Les soldes seront prolongés d'une semaine jusqu'au 1er août et les commerçants qui le souhaitent pourront ouvrir ce dimanche, a annoncé mercredi la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire, une mesure destinée à aider les commerçants dont l'activité a été touchée par les émeutes. À la demande des commerçants, "nous allons prolonger les soldes jusqu'au 1er août", a-t-elle déclaré lors d'un entretien sur France 2, ajoutant que les commerçants qui le souhaitent pourront "ouvrir ce dimanche" afin de "se rattraper notamment du week-end passé".
"1.000 commerces vandalisés"
Les deux premiers week-ends sont "hyper importants pour les soldes", a expliqué la ministre. Des violences urbaines ont éclaté à Nanterre (Hauts-de-Seine) le 27 juin quelques heures après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier, avant de s'étendre à plusieurs villes et de s'amplifier. Pillages de magasins, incendies de commerces et bâtiments publics, heurts avec les forces de l'ordre se sont multipliés à travers la France, culminant avec l'attaque du domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses, dans le Val-de-Marne, avant une décrue depuis dimanche soir.
"Plus de 1.000 commerces ont été soit vandalisés (…) soit incendiés", a indiqué mardi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, même si "la situation est stabilisée depuis samedi". Bercy a indiqué que sur "les quelque 200 commerces alimentaires touchés, 30 ont brûlé, la plupart ont d'ores et déjà rouvert". "Quelques dizaines de boutiques d'habillement ont été pillées", mais "les magasins rouvriront ce week-end", selon cette source.
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Des commerçants strasbourgeois mitigés
À Strasbourg, la grande majorité d'entre eux n'avait pas encore entendu parler de ces mesures. Et les avis sont déjà partagés : il y a les enthousiastes, comme Aurélie, gérante d'un magasin de vêtements. "C'est cool ! Une semaine de plus, on prend avec plaisir. Ça va apporter un peu plus de monde parce que c'est vrai que la fréquentation de lundi c'était pas trop ça, je pense que les gens ont toujours un peu peur. On a eu beaucoup de pertes donc ça nous fera du bien", confie-t-elle au micro d'Europe 1.
"La prolongation des soldes, c'est parfait. L'ouverture le dimanche, ça dépend des personnes. Personnellement, je suis seul avec mon épouse. J'ai 86 ans et à 86 ans, on ferme le dimanche", nuance André, qui tient un magasin de chaussures avec sa femme. Et puis il y a ceux qui ne se font aucune illusion, comme Céline qui tient elle aussi un magasin de chaussures.
"En aucun cas vous ne rattrapez ces chiffres d'affaires qui sont perdus, c'est pas possible. Donc c'est un geste effectivement de leur part, mais je pense qu'il y aurait eu beaucoup plus à faire. Pourquoi pas envisager une indemnisation ? On a été très nombreux à être touchés. Qu'il n'y ait rien d'autre qui soit proposé, ça me semble un peu léger", rétorque la commerçante. Et la question de l'indemnisation touche aussi les salariés, encore choqués par les attaques sur leurs magasins.