Des syndicats d'Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité en France, ont chiffré à 2.500 le nombre de suppressions de postes "d'ici 2021" dans le cadre des orientations stratégiques de l'entreprise mais la direction a contesté formellement mercredi ces chiffres. "Ce sont 2.500 emplois qui vont être supprimés d'ici 2021, dont la grande majorité dans les services techniques", a alerté la FNME-CGT dans un communiqué. "Ces suppressions de postes auront pour corollaire la fermeture de centaines de sites de proximité", a-t-elle estimé.
Des "non-renouvellements de postes". "Il n'y a pas de fermeture de sites", a démenti la direction d'Enedis. "On tient à rassurer les collectivités territoriales, nous restons une entreprise de proximité." De même, "nous ne sommes pas du tout en accord avec le chiffre annoncé de 2.500 suppressions d'emplois", a contesté l'entreprise. "Aujourd'hui, Enedis embauche plus de 1.000 personnes par an", a-t-elle dit. "Oui il embauche mais il n'embauche pas la volumétrie qui correspond aux départs en inactivité, donc le solde d'année en année est négatif", a soutenu Bruno Bosquillon, syndicaliste CGT. Le chiffre de 2.500 postes, "c'est le solde net", a confirmé un autre syndicat, évoquant elle aussi des "non-renouvellements de postes", c'est-à-dire des départs non remplacés.
Des difficultés économiques. Une procédure d'alerte économique et sociale a été lancée par le Comité central d'entreprise (CCE) d'Enedis, après "la présentation des orientations stratégiques le 15 mars", a déclaré Étienne Poirel, secrétaire du CCE. Dans ce cadre, "un rapport" sera établi avec l'aide d'un cabinet d'expertise comptable "sur la situation réelle de l'entreprise et ses conséquences pour la période 2018-2021", selon la résolution adoptée par les représentants du personnel en CCE le 18 avril. C'est la première fois que cette procédure est utilisée depuis la création de la filiale de Distribution en 2008.
"Une tension sociale". Dans un communiqué, le CCE a dénoncé "une dégradation du service aux usagers et un abandon progressif des zones rurales". Il a signalé "une tension sociale alarmante" et des choix guidés "par une logique financière de court terme dont l'objectif principal semble être de maintenir un niveau de dividendes élevés". Selon la CGT, le projet de compteurs numériques connectés Linky serait désigné par la direction de l'entreprise comme responsable des réductions d'effectifs, "en totale contradiction avec les engagements pris par Enedis d'un effet 'neutre' sur l'emploi au lancement du projet". Là encore, l'entreprise dément : "Effectivement, vous n'avez plus besoin de personnes pour aller faire cette relève de la consommation d'électricité mais les personnes qui sont sur ce type de postes" sont redéployées sur "des nouveaux métiers", a assuré Enedis.