Une nouvelle réduction de livraisons de gaz pour la France. L'énergéticien français Engie a annoncé mardi que le géant russe Gazprom l'avait informé de réductions supplémentaires et immédiates de ses livraisons auprès de lui "en raison d'un désaccord entre les parties sur l'application de contrats". Dans ce contexte, officiellement, le ministère de l'Économie assure que les stocks français sont pleins, mais cela ne suffit pas.
En réalité, il faut aussi trouver de quoi compenser le gaz russe. Engie a déjà sollicité la Norvège, premier fournisseur. Le pays nordique a augmenté ses livraisons, mais il pourrait bien les baisser à nouveau.
La Norvège va-t-elle limiter ses exportations ?
"La Norvège produit son électricité surtout à partir d'hydraulique. Cette année, vu la sécheresse un peu partout, il peut y avoir des menaces sur la production d'électricité hydraulique", observe Jean-Pierre Favennec, économiste spécialiste de l'énergie au micro d'Europe 1. C'est pourquoi, selon lui, "la Norvège peut être tentée de préserver sa production de gaz".
Alors, Engie discute avec l'Algérie, qui représente 8% des importations françaises de gaz. Mais la directrice adjointe de l'énergéticien a annoncé elle-même que ces discussions ne portaient pas sur l'hiver prochain. Il reste donc les fournisseurs de gaz naturel liquéfié (GNL), plus lointains comme les États-Unis ou le Qatar. C'est grâce à cette énergie que l'Europe remplit aussi rapidement ses réserves en ce moment. Toutefois, l'Europe a bénéficié jusque-là d'une faible demande chinoise, et à l'approche de l'automne, la Chine devrait commencer elle aussi à remplir ses réserves. Pour compenser le gaz russe cet hiver, la solution pourrait donc passer par une baisse de la consommation.