Elle fait régulièrement parler d'elle pour ses retards ou l'intrusion de militants anti-nucléaire. Cette fois, EDF annonce que le chantier de la centrale EPR de Flamanville, dans la Manche, est sur les rails. Les visites sont rarissimes mais Europe 1 a pu assister à l'une d'entre elles.
Déjà six ans de retard. De l'extérieur, plus aucune grue, le chantier est terminé. 100% du génie civil est achevé. Idem à l'intérieur, où le cœur du circuit primaire, le cœur du réacteur, est prêt. Au total, pas moins de 400 kilomètres de tuyau et 2.000 km de câble. Les premiers essais ont débuté mais sans combustible nucléaire pour le moment. Celui-ci doit arriver juste avant le démarrage, prévu fin 2018. Car cette fois, EDF affirme que le calendrier sera bien tenu. Il faut dire qu'il a déjà 6 ans de retard avec une facture multipliée par trois.
Pas de plan B. Et pour EDF, la cuve, cette pièce-maîtresse qui présente une trop forte concentration de carbone n'est pas un obstacle, d'ailleurs aucun plan B n'est prévu. Selon le directeur de projet de l'EPR, Laurent Thieffry, les tests sont quasiment terminés et très rassurants : "Il n'y aura jamais de rupture de la cuve quelles que soit les conditions rencontrées dans le réacteur", affirme-t-il. "Ce que montrent les tests c'est que cette cuve ne se rompra pas, quelles que soient les conditions rencontrées".
Mais le gendarme du nucléaire, l'Agence de sûreté nucléaire (ASN), rappelle de son côté qu'elle n'a même pas encore reçu les conclusions de ces tests. Or, un "non" de sa part pourrait chambouler tout le calendrier, voire tout le projet.