Le calendrier d'autorisation de mise en service du premier EPR français de Flamanville, visée à fin mars 2024 par l'exploitant EDF, est "possible mais tendu", a indiqué mardi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). "C'est possible, mais c'est très tendu, il n'y a aucune marge, notamment si EDF n'apporte pas les derniers éléments que nous avons demandés", a indiqué Bernard Doroszczuk, le président de l'ASN, gendarme du nucléaire, lors de sa conférence de presse annuelle de début d'année.
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"Ce sera difficile, mais c'est possible"
Il a notamment cité des éléments en lien avec la "préparation globale du site pour fonctionner" et "quelques points qui restent en termes d'attestation de conformité de certains équipements sous pression". EDF vise pour fin mars une mise en service avec la première étape qui consistera à charger le combustible d'uranium dans le réacteur, avant que de premiers mégawatts puissent être produits dans le courant de l'année.
"Ce sera difficile, mais c'est possible. Le calendrier est tendu et nous prendrons notre décision lorsque nous disposerons de l'ensemble des éléments que nous attendons de la part d'EDF", a déclaré le président de l'ASN, à qui il revient de donner ou pas son feu vert à la demande d'autorisation de mise en service. L'organisme a mené en mai 2023 "un certain nombre d'inspections, dont une inspection de revue qui était très importante, qui a duré une semaine avec plusieurs dizaines d'inspecteurs, d'experts de l'ASN et de l'IRSN (Institut de radioprotection et sûreté nucléaire, expert du secteur, NDLR), pour vérifier l'état de préparation d'EDF en vue de la mise en service du réacteur", a décrit Bernard Doroszczuk.
Une autorisation avant de charger le combustible
"Cette inspection a permis de mettre en évidence les besoins qui restaient encore importants de la part d'EDF de maîtriser la documentation d'exploitation, c'est-à-dire le passage du constructeur à celui d'exploitant du réacteur", a-t-il ajouté. "Si tout va bien, nous pourrions être amenés à mettre en consultation (...) le projet d'autorisation de mise en service vers la fin février" et ce pour une durée d'un mois.
Une fois l'autorisation obtenue, EDF pourra charger le combustible, puis il y aura une montée en puissance par paliers, avant couplage au réseau électrique : le groupe vise un raccordement mi-2024. Il lui faudra plusieurs mois avant d'attendre la pleine puissance.