4 degrés de plus par rapport à la période pré-industrielle, c’est ce que pourrait affronter la France en 2100. Et avec un tel réchauffement climatique, les épisodes de sécheresse pourraient se multiplier. Une menace pour l’industrie qui représente 8% l’eau douce prélevée en France, même si une grande partie de cette eau est ensuite rejetée. Une part de prélèvements qui monte à quasiment 60% si on y intègre le refroidissement des centrales de production électrique.
18 milliards de mètres cubes d'eau douce prélevée en 2018
A elles deux, ces activités (industrie et refroidissement des centrales) représentaient plus de 18 milliards de mètres cubes d’eau douce prélevée en 2018. Alors la sécheresse pourrait mettre à mal certains secteurs industriels qui utilisent beaucoup d’eau, et qui sont pourtant au cœur de la stratégie de réindustrialisation de la France. Comme pour les batteries des voitures électriques, puisqu'il faut des centaines voire des milliers de litres d’eau pour extraire une tonne de lithium.
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Il y aussi les puces électroniques comme le détaille Anna Creti, directrice de la chaire Économie du Climat à l’Université Paris Dauphine. "Pour produire une puce électronique on arrive à consommer de 20 à 30 litres d’eau. Donc la sécheresse sera un frein à cette réindustrialisation ou posera aussi des problèmes de partage avec d’autres secteurs, par exemple l’agriculture", alerte-t-elle au micro d'Europe 1.
Préparer les centrales nucléaires
De l’eau, il en faut aussi pour produire l’électricité qui alimente nos usines. Pour Nicolas Goldberg, expert de l’énergie chez Colombus Consulting, il faut préparer les centrales nucléaires aux épisodes plus réguliers de sécheresse. "Un réacteur nucléaire, pour fonctionner, il doit prélever de l’eau de son environnement et ensuite la restituer un petit peu plus chaud, c’est comme ça qu’un réacteur nucléaire se refroidit. Il faudra mettre plus de réacteurs nucléaires en bord de mer puisque là on ne risque pas de manquer d’eau", souligne-t-il.
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EDF cherche déjà des solutions pour limiter les pertes liées au climat, canicule ou sécheresse. Pour l’instant, elles représentent moins de 1% de la production nucléaire annuelle.