À l'heure de l'inflation et de la baisse du pouvoir d'achat, les commerçants indépendants sont dans le creux de la vague. C'est en tout cas ce que révèle une étude menée par Ankorstore* en partenariat avec le Conseil du commerce de France. Chiffres à l'appui, elle met en avant l'impact du contexte économique sur l'activité du secteur en 2023. Un sondage qui vient corroborer les données publiées par la Banque de France révélant une hausse de 50% du nombre de défaillances dans le commerce, par rapport à 2022. Un chiffre qui grimpe à 80% s'agissant des très petites entreprises.
De son côté, l'Observatoire indique que 72% des commerçants indépendants perçoivent l'inflation et l'augmentation des coûts de l'énergie comme des facteurs susceptibles d'impacter l'évolution de leur activité. Principales raisons soulevées : la baisse de la fréquentation et celle du panier moyen par client. D'ailleurs, seuls 44% des intéressés ont enregistré une progression de leur chiffre d'affaires en 2022. Pour juguler la tendance, 58% d'entre eux songent à augmenter leurs prix cette année, contre seulement 8% lors de l'hiver 2022.
Une situation tendue, voire très difficile pour 82% des sondés
Ces difficultés économiques se répercutent inévitablement sur le recrutement et l'emploi dans le secteur. Les chiffres sont éloquents. Neuf commerçants sur dix n'envisagent pas la moindre embauche en 2023, confirmant ainsi un phénomène déjà observé en 2022. L'an passé, seules 31% des entreprises concernées ont recruté de nouveaux collaborateurs. De façon plus générale, les commerçants indépendants étaient 72% à considérer, l'hiver dernier, que le contexte économique mettait en danger l'avenir de leur commerce. Et 82% d'entre eux jugent leur situation tendue voire très difficile.
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Pourtant, malgré ce tableau d'apparence bien sombre, la plupart des professionnels du secteur affichent un certain optimisme. Ils sont même 68% à se dire confiants pour la santé du secteur en 2023. Une vague d'espoir entretenue par l'image renvoyée auprès des Français. Car si les habitudes de consommation de la population ont logiquement évolué, les boutiques de quartier conservent une popularité non-négligeable auprès de nos concitoyens. En dépit de l'inflation, ces derniers ne sont que 40% à prioriser la grande distribution au détriment des petits commerces.
Pour tenter d'éviter les embûches qui se multiplient sur leur route, ces commerçants prennent le taureau par les cornes. La réduction du volume de commandes arrive en première position des mesures choisies. Viennent ensuite le renforcement de la communication et de la présence digitale - 54% d'entre eux ne disposent pas de site web - et la réduction des dépenses courantes. Enfin, 8% des principaux concernés optent pour une diminution de la masse salariale.
*Étude menée par Ankostore, qui met en relation 300.000 commerçants avec plus de 30.000 marques en Europe - et son partenaire le Conseil du Commerce de France - lancent le premier Observatoire du Commerce indépendant, basé sur une enquête menée auprès de 1.000 commerçants et 2.000 Français