Moins d'œufs dans les supermarchés : peut-on réellement parler d'une pénurie ?
Si les supermarchés français connaissent quelques tensions dans l'apprivoisement d'œufs, la situation est loin de s'approcher d'une pénurie. Ces difficultés s'expliquent par une forte hausse de la demande de la part des consommateurs.
Peut-on parler d'une pénurie d’œufs ? L'aliment se fait bien absent des étalages américains, la faute notamment à une grippe aviaire sévère et l’abattage conséquent de poules pondeuses. De son côté, la France connaît également quelques soucis d'approvisionnement. Médias et réseaux sociaux se sont fait ces dernières semaines la caisse de résonance de l'absence d'œufs dans les supermarchés. Les professionnels du secteur confirment des ruptures de stocks locales.
Pour autant, parler de pénurie n'est pas exact, développe Thomas Bartlett, secrétaire général du syndicat national des industriels et professionnels de l’œuf, pour Europe 1.
Une tendance de fond
D'après Thomas Bartlett, ce succès des œufs s'explique par leur prix avantageux : "Les œufs sont la protéine animale la moins chère à consommer contrairement au prix de viande en constante augmentation". Leurs qualités nutritionnelles et la diversité que les œufs offrent en matière de recettes sont aussi des atouts de taille, poursuit le spécialiste.
Cette augmentation de la consommation des œufs est une tendance de fond depuis 2010. En 2024, "nous notons une hausse de 4% ce qui représente 300 millions d'œufs vendus en plus", rapporte Thomas Bartlett.
"Depuis le début de l’année, on est à +5 % en grande et moyenne surface", poursuit encore Thomas Bartlett. Pour faire face à cette popularité qui dure, la filière a prévu de construire 300 nouveaux poulaillers d’ici 2030.
