Le symbole est fort : un cofondateur de Facebook, qui a vendu ses parts de l'entreprise en 2012, appelle au démantèlement du réseau social dans une tribune publiée jeudi par le New York Times. C'est dans ce contexte tumultueux pour le géant d'Internet que son patron, Mark Zuckerberg, est reçu par Emmanuel Macron, vendredi à l'Elysée. Pour notre chroniqueur Nicolas Barré, qui a pu le rencontrer à la veille de ce rendez-vous, le chef d'entreprise a besoin de convaincre.
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Souligner les efforts de lutte contre les manipulations
Convaincre, d'abord, que Facebook fait beaucoup d’efforts pour lutter contre les manipulations, contre la propagation de discours de haine, de propagande, de terrorisme. Le réseau social dépense des sommes considérables - plus de 3 milliards de dollars (2,67 milliards d'euros) par an - dans ce but, avec notamment des programmes d’intelligence artificielle qui repèrent les publications problématiques. Grâce à l’intelligence artificielle, Facebook s'assure capable de stopper en temps réel 99,6% des contenus à caractère terroriste.
Travailler avec le pouvoir politique
Convaincre, aussi, que le groupe fait des efforts pour la protection des données privées. C'est important au vu du pouvoir de l'entreprise, qui dégage pas moins de 22 milliards de dollars de profits par an (19,6 milliards d'euros), soit cinq fois le budget du CNRS, pour investir dans l'intelligence artificielle. À ce titre, le géant du web, utilisé par plus de la moitié des Français chaque jour - aucun service public n'arrive à ce niveau - est plus puissant que n'importe quel pouvoir politique.
Un patron humble et à l'écoute
Face à Emmanuel Macron, Mark Zuckerberg veut associer ces pouvoirs. Depuis plusieurs mois déjà, il est dans une démarche qui consiste à dire aux pouvoirs publics : 'nous faisons des choses de notre côté mais c’est à vous aussi de fixer des règles de régulation d'Internet et nous nous y tiendrons'. Humble, à l'écoute, Mark Zuckerberg a changé. Face aux critiques, il est prêt à entendre ce que lui disent les dirigeants politiques comme le président français, avec qui il peut parler d'égal à égal.