Le grand bal des négociations salariales est ouvert. Depuis deux ans, à cause de la crise du Covid-19, la tendance est plutôt au gel des salaires. Mais maintenant que la reprise est là, que l'inflation est attendue à 2% et que certains salariés se sont beaucoup investis pendant la crise sanitaire, les attentes sont beaucoup plus fortes du côté des salariés.
Augmentation du côté des banques
Ce constat fait dire au patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, qu'on peut espérer des hausses de salaires en 2022. Mais tous les secteurs ne sont pas concernés. Les premiers à avoir ouvert le bal sont les banques, qui donnent souvent la tonalité générale. Résultat : ce sera 1% de hausse collective chez HSBC, 0,8% pour la Banque populaire et la Caisse d'épargne et 0,6% chez BNP Paribas. Si vous ajoutez les augmentations individuelles, on est un peu au dessus de 2%. C'est mieux que d'habitude et ça devrait être la tendance pour 2022.
Mais dans certains secteurs, notamment ceux qui ont du mal à recruter, les hausses de salaires pourraient être encore plus importantes. Les remontées mécaniques des stations de ski, par exemple, ont accordé une augmentation de plus de 3% des salaires pour attirer les saisonniers cet hiver.
Négociations tendues dans la restauration
Les négociations sont plus tendues dans la restauration : les organisations patronales ont proposé une hausse des salaires de 10,5% et pas de treizième mois. Les syndicats ont dit non et tout le monde doit se revoir à la mi-décembre. Dans les transports routiers, c'est le grand écart : les syndicats demandent au moins 10% d'augmentation. Le patronat, lui, deux à trois fois moins. Là aussi, tout le monde doit se revoir le 6 décembre avec une menace de grève à la clef.
Pendant la crise sanitaire, le gouvernement avait salué les travailleurs de première ligne et notamment les salariés de la grande distribution. Dans leur branche, les négociations avancent difficilement. Les syndicats vont être reçus cette semaine au ministère du Travail. Le gros des discussions devrait commencer en janvier. Mais les organisations patronales rappellent que leurs salariés bénéficient déjà d'un treizième mois. Parfois aussi d'un intéressement ou d'une participation. Une manière de préparer les esprits à une table des négociations plutôt frugale.