Promise par François Hollande, repoussée plusieurs fois et finalement confirmée ce lundi par EDF, la fermeture de Fessenheim, la doyenne des centrales nucléaires encore en activité en France, pourrait bien mettre le réseau électrique français en tension.
L'engagement premier était clair : l'arrêt définitif des réacteurs de Fessenheim devait marquer l'ouverture de l'EPR de Flamanville, un réacteur nucléaire de troisième génération conçu pour offrir une puissance et une sûreté améliorées. La substitution aurait largement permis de compenser la fermeture de la centrale. C'était sans compter les délais multiples, qui retardent toujours l'ouverture du nouvel EPR. Selon les dernières estimations, le chantier ne devrait pas aboutir avant la fin 2022, soit au moins 10 ans après la date initialement prévue.
La centrale de Cordemais pour compenser
Face à ce retard important, le gouvernement avait décidé l'année dernière que la fermeture de Fessenheim ne dépendrait finalement pas de l'ouverture de Flamanville. La garder ouverte plus longtemps aurait notamment nécéssité d'importants investissements d'entretien. Selon plusieurs experts de l'électricité, l'efficacité du réseau électrique pourrait cependant être garanti post-Fessenheim à l'aide de quelques ajustements. Jean Paul Roubin, directeur de l'exploitation de RTE, le gestionnaire du transport d'électricité en France (RTE), assure que le réseau peut tenir sans cette centrale, à condition de garder d'autres capacités pour alimenter la Bretagne, région la plus concernée par les manques d'électricité.
"Tant que l'EPR de Flamanville n'est pas disponible sur le réseau, la centrale thermique de Cordemais est nécessaire pour la sécurité d'approvisionnement de la région Grand-Ouest', estime-t-il au micro d'Europe 1. Il avait pourtant été envisagé de fermer cette centrale thermique de Loire-Atlantique. Il pourrait donc être nécessaire de continuer à la faire tourner au moins quelques jours dans l'année pour faire face aux difficultés.