La Cour des comptes lance un avertissement à Emmanuel Macron. Dans son rapport sur les perspectives des finances publiques, la rue Cambon fait deux reproches à l’exécutif : tout d’abord d’être trop optimiste sur les recettes et d’être trop laxiste sur les dépenses. Pour les magistrats, les objectifs de Bercy sont "atteignables" en 2018 mais sont "fragiles" ensuite. Un avertissement qui remet en cause les objectifs de l’exécutif d’équilibrer les comptes de la France d’ici 2022.
Des hypothèses de croissance trop optimistes ? Sur la question des recettes, les magistrats remettent en cause l’hypothèse de croissance annoncée par le gouvernement, de 1,9% en 2019. Une estimation largement supérieure aux prévisions de la Banque de France qui table sur 1,7%. En cas de croissance moins forte, les recettes fiscales seraient ainsi amputées de plusieurs milliards d’euros.
Des mesures non budgétées. La Cour s’inquiète également de la suppression de la taxe d’habitation, qui n’est pas budgétée, mais aussi des risques de dérapage budgétaire dans les transports, comme autour du projet du Grand Paris, ou bien encore la reprise d’une partie de la dette de la SNCF. "De fortes incertitudes entourent la construction de la trajectoire des finances publiques", avance Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes.
Un manque de concret sur la réduction des dépenses. Les magistrats sont également sévères sur la question des dépenses. La Cour reprend les objectifs de baisse affichés, par exemple 2,2 milliards d’euros dans le domaine de l’emploi ou bien encore 1,6 milliard dans le logement, mais elle indique pour l’instant qu’aucune mesure concrète n’est prévue.
Pour la rue Cambon, pour que le gouvernement tienne son engagement d’avoir 50.000 fonctionnaires en moins d’ici 2022, et afin de compenser la création annoncée de 19.500 emplois dans les forces de l’ordre et la défense, il faudrait en réalité supprimer 70.000 postes. Mais l’exécutif n’a pour l’instant présenté aucun plan en ce sens.
Le gouvernement est engagé dans des dépenses supplémentaires. Le gouvernement s'est également engagé dans des dépenses supplémentaires, comme par exemple avec le service national universel qui devrait coûter 2 milliards d'euros par an ou bien encore le reste à charge zéro pour les soins dentaires ou optiques, budgétés à 1 milliard d'euros.