La France a atteint un record fiscal pour l'année 2022 avec 451 milliards d'euros de recettes, comme l'informe le rapport annuel de la Direction générale des finances publiques. L'État est parvenu à augmenter ses recettes de 12% sur un an, ce qui surpasse par exemple le budget militaire de la France sur toute la période 2024-2030.
Comment donc expliquer une telle croissance ? C'est avec le premier impôt de France, la TVA, que 171 milliards d'euros ont pu être collectés, ce qui équivaut à 20 milliards d'euros de plus que l'année passée. Vient ensuite l'impôt sur le revenu, qui a rapporté 110 milliards d'euros, contre 100 milliards un an plus tôt.
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Inflation et distribution des revenus
Pour Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire Français des Conjonctures Économiques (OFCE), cette tendance est liée à un fort contexte inflationniste. "L’inflation a pu jouer un rôle, impacter positivement les rentrées fiscales. Mais c’est surtout lié, potentiellement, à la distribution des revenus. Si les revenus des tranches supérieures ont augmenté plus vite que les autres, alors vous pouvez avoir eu des rentrées fiscales importantes", analyse-t-il. "Or, effectivement, il y a eu des revenus qui ont augmenté, il y a eu des hausses de salaires qui ont été assez significatives."
Or, le revers de la médaille est que le niveau des prélèvements obligatoires explose à 45% du produit intérieur brut, ce qui a rarement été vu auparavant. Résultat des courses, les 50 milliards de baisses d’impôts du premier quinquennat Macron passent presque inaperçus. Selon un récent sondage, près d’un Français sur deux (42%) estime qu’ils ont augmenté depuis 2017. Contre 28% qui pensent le contraire.