La guerre en Ukraine pousse certains fournisseurs de gaz français à lâcher une partie de leurs clients. Il s’agit d’un phénomène qui devient de plus en plus courant ces derniers mois face à la flambée des prix du gaz. Avec la hausse des prix, les fournisseurs ne peuvent plus acheter autant de gaz et n’en ont donc plus assez pour approvisionner tous leurs clients.
En avril, les entreprises Cdiscount et GreenYellow ont notifié certains de leurs clients qu'ils ne pourraient plus honorer leurs contrats, avant de finalement se raviser face à la contestation. Le fournisseur Antargaz a lui pris la décision de ne pas renouveler les contrats arrivés à échéance. Selon la compagnie, cela concerne 500 clients pour les mois de mars et avril. "Les clients dont le contrat arrive à échéance ce mois ont reçu un courrier les informant du non-renouvellement de leur contrat de fourniture avec Antargaz, et ce, dans un délai de 30 à 60 jours avant la fin de leur contrat", précise la responsable communication d'Antargaz à Europe 1.
"Mes frais en gaz vont quadrupler"
Philippe Simon, gérant du restaurant Le Ponticaud à Limoges, fait partie des clients d'Antargaz qui ont reçu ce courrier au mois d’avril. "J’ai reçu un recommandé de résiliation, à ma grande surprise, alors que je n’avais pas d’incident de paiement… J’ai appelé le service consommateur qui m’a expliqué qu'ils ne renouvelleraient pas mon contrat", raconte-t-il un peu agacé. Il n’a pas eu d’autre choix que de trouver un nouveau fournisseur pour son établissement. À l'heure où les prix explosent, il sait qu’il paiera plus cher. "Mes frais en gaz vont quadrupler", soupire-t-il, "c’est un vrai coup de poignard dans le dos. Avec toutes les autres augmentations, ça va être compliqué".
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Ces résiliations ne surprennent pas François Carlier, le délégué général de l'association de défense des consommateurs CLCV. "Le prix du gaz sur le marché de gros a été multiplié par quatre ou cinq en un an. Avec ces perturbations, on peut comprendre qu’ils mettent un terme à certains contrats qui leur font perdre de l’argent", explique-t-il. Selon lui, les contrats à prix fixes sont même voués à disparaître.