Fonderie de Bretagne : le groupe Europlasma, seul candidat au rachat, mise sur l'armement pour relancer le site
En redressement judiciaire, la Fonderie de Bretagne fait l’objet d’une offre de reprise du groupe français Europlasma. Le tribunal de commerce de Rennes se prononcera sur le dossier le 25 avril.
Le tribunal de commerce de Rennes a étudié ce mercredi 16 avril, le cas de la Fonderie de Bretagne à Caudan, en redressement judiciaire depuis trois mois. Le groupe landais Europlasma a déposé une offre de reprise. L’industriel, présent dans des secteurs très divers, s’intéresse à la Fonderie jusqu’ici spécialisée dans les pièces automobiles, pour y produire de l'armement.
250.000 obus cette année
Jérôme Garnache-Creuillot, PDG du groupe Europlasma, est sorti du tribunal de commerce avec le sourire. Personne ne voulait de l'usine sous-traitante de Renault. Il est le seul à avoir levé la main.
"C'est une usine calibrée pour faire 60 millions de chiffre d'affaires. Dans la défense, ça va plus vite parce que les marges sont plus élevées. Donc on ne va pas produire la même quantité de fonte immédiatement. En revanche, très vite, on est en capacité de compenser la perte qu'on a sur l'industrie automobile. Ce qu'on envisage, c'est 250.000 obus cette année", explique-t-il au micro d'Europe 1.
Une reprise quasi totale des salariés
L'usine, les salariés... il prendra tout et même la motivation des équipes du délégué syndical Maël Le Goff, enlisé dans des propositions de reprise stériles jusqu'à ce projet.
"Quelques-uns ont décidé de partir par rapport au fait qu'ils veulent ne pas faire d'armement. Après, la grosse majorité des salariés on a un frigo à remplir et des enfants à élever. Et s'il faut faire des corps d'obus pendant trois ans, on fera des corps d'obus pendant trois ans".
Miser sur la guerre et le réarmement de la France pour espérer remplir le frigo et également espérer faire financer cette reprise d'ordre de 15 millions d'euros via des obligations convertibles, un placement financier ultra-volatile mais qui semble séduire. Mercredi, pendant l'audience au tribunal, l'action du repreneur avait bondi de 15%. La décision du tribunal de commerce de Rennes se prononcera sur la question vendredi 25 avril.