Canal+ et la Ligue de football professionnel (LFP) ont trouvé un accord pour que la chaîne cryptée récupère les droits TV vacants de la Ligue 1 et de la Ligue 2 jusqu'à la fin de la saison, a annoncé la LFP jeudi, actant la fin d'une crise de plusieurs mois. Selon plusieurs sources ayant connaissance du dossier, la filiale de Vivendi a proposé une allonge de 35 millions d'euros, en plus de ce qu'elle doit déjà payer à la Ligue (330 millions d'euros pour la saison), pour récupérer l'intégralité des matches délaissés par Mediapro.
Une baisse de 49 % des revenus télévisuels des clubs en Ligue 1
Selon ces mêmes sources, la LFP a ainsi présenté en conseil d'administration jeudi une baisse de 49% des revenus télévisuels des clubs pour la saison 2020-2021 en Ligue 1, baisse chiffrée à 40% pour la Ligue 2. C'est un immense retournement de situation pour le football français, en conflit ces dernières semaines avec son ancien diffuseur historique qui avait demandé l'organisation d'un appel d'offres global incluant le lot de rencontres diffusé par Canal+.
Cet accord va signer pour de bon le départ de Mediapro du marché, avec la fermeture de sa chaîne Téléfoot, qui doit émettre jusqu'à la fin de la 24e journée, dimanche. Le groupe Canal+ "disposera à chaque journée des droits audiovisuels exclusifs, en direct et en intégralité", précise en effet la Ligue dans son communiqué. 80% des droits TV du foot français étaient vacants depuis la défaillance du diffuseur sino-espagnol Mediapro cet automne. Cet accord ne court néanmoins que jusqu'à la fin de la saison : il faudra ensuite renégocier la commercialisation des droits des prochaines saisons, avec les différents opérateurs intéressés.
Au final, en droits domestiques, les clubs auront perçu cette saison environ 680 millions d'euros, au lieu du 1,217 milliard espéré initialement, L1 et L2 comprises.
Téléfoot, c'est fini
Cet accord va signer pour de bon le départ de Mediapro du marché, avec la fermeture de sa chaîne Téléfoot, qui doit émettre jusqu'à la fin de la 24e journée, dimanche. Le diffuseur sino-espagnol avait signé une entrée fracassante sur le marché français en 2018, en promettant plus de 800 millions d'euros par an au foot français contre 80% de la L1 et de la L2, dont les 10 meilleures affiches de l'élite. Mais il s'était montré incapable d'honorer ses échéances à l'automne, arguant la crise sanitaire, et avait négocié son retrait en décembre.
Le long chemin vers le sauvetage du football français ne fait en revanche que débuter. L'accord ne court en effet que jusqu'à la fin de la saison: il faudra ensuite renégocier la commercialisation des droits des prochaines saisons, avec les différents opérateurs intéressés. Mais aucun nouvel appel d'offres n'est prévu à date par la Ligue, selon plusieurs sources. Lundi, trois principaux groupes avaient formulé une offre pour reprendre tout ou partie des droits vacants, via une consultation de marché lancée par la Ligue : le géant du commerce en ligne Amazon, la plateforme de streaming sportif DAZN et le groupe Discovery, maison-mère d'Eurosport.
Mais leurs propositions n'ont pas été suffisantes et la consultation de marché, boycottée par Canal+ et beIN Sports, a été déclarée infructueuse. Les enchérisseurs malheureux devront désormais patienter jusqu'à la fin de saison pour espérer récupérer des rencontres et faire leur entrée sur le marché. En attendant, le marché se résumera à un acteur : Canal+...