Le gouvernement a su convaincre le secteur bancaire de plafonner les frais bancaires à 200 euros par an pour les personnes les plus fragiles. Mais qui sont vraiment ces personnes "les plus fragiles" ? C'est la question que se pose aujourd'hui Olivier Guéraud, juriste à l'association de consommateurs CLCV. "Il va falloir déterminer les populations fragiles de manière beaucoup plus fine", considère-t-il sur Europe 1 mardi midi.
Des offres trop "peu souscrites" aujourd'hui. Surtout, selon Olivier Guéraud, des offres à destination de cette clientèle existent déjà en France. Or, elles sont "extrêmement peu souscrites", souligne le juriste. "Cela nous fait craindre le pire pour l'application aux personnes qui ont besoin de ce plafonnement global des frais pour incidents bancaires", juge Olivier Guéraud, qui regrette un défaut d'information.
Les populations moyennes elles aussi concernées. Ainsi, pour l'association CLCV, "cette réforme ne va clairement pas assez loin. Que ce soit limité aux populations fragiles, ce n'est pas très juste pour les populations moyennes dont la situation financière s'est largement dégradée du fait des applications très fortes des frais bancaires." Dès lors, Olivier Guéraud conseille d'"étendre ce plafonnement à tous les consommateurs fragiles et aux populations moyennes."
Mardi, lors d'une rencontre organisée par l'Association des journalistes économiques et financiers (AJEF), le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a justement formulé le souhait que "les personnes qui sont concernées par l'offre spécifique soient beaucoup plus nombreuses qu'elles ne le sont aujourd'hui."