Les tarifs réglementés du gaz appliqués par Engie vont une nouvelle fois bondir, de 12,6% TTC au 1er octobre, dans le sillage de la hausse des cours sur le marché, a annoncé lundi le régulateur. "Cette évolution résulte de la hausse, historique, des prix du gaz sur le marché mondial qui se répercute sur les coûts d'approvisionnement du fournisseur de gaz Engie", explique la Commission de régulation de l'énergie (CRE).
Forte demande, offre plus faible
Hors taxe, la hausse est de 13,9% et, dans le détail, de 4,5% pour les utilisateurs de gaz pour la cuisson, de 9,1% pour ceux qui ont un double usage (cuisson et eau chaude), et de 14,3% pour les foyers qui se chauffent au gaz, détaille la Commission. Ces tarifs réglementés, remis à jour chaque mois, ont connu une série de fortes hausses récemment. Ils ont encore augmenté de 8,7% au 1er septembre, après plus de 5% en août et près de 10% en juillet.
Les cours du gaz sont à des niveaux très élevés en Europe en raison de divers facteurs : stockages bas, forte demande du gaz naturel liquéfié (GNL) en Asie et incapacité de la Norvège et de la Russie d'augmenter leurs livraisons, souligne la CRE. La demande est aussi tirée par la reprise économique mondiale, à la faveur de l'amélioration de la situation sur le front de la pandémie de Covid-19. La France importe 99% de sa consommation de gaz naturel.
Trois millions de foyers concernés
Les tarifs réglementés sont appliqués à environ trois millions de foyers, pour l'essentiel par Engie qui en détient le monopole sur la plus grande partie du territoire. Des entreprises locales de distribution (ELD) peuvent aussi en commercialiser dans certaines villes (Bordeaux, Grenoble, Strasbourg…). Leurs tarifs ont aussi été revus en hausse lundi.
Face à la forte hausse des prix du gaz - mais aussi potentiellement de l'électricité l'an prochain - le gouvernement a récemment annoncé que près de six millions de ménages modestes bénéficieraient d'un chèque exceptionnel de 100 euros en décembre. "Les prix de gros du gaz pour les produits futurs indiquent actuellement un maintien de ces niveaux de prix très élevés pendant l'automne 2021 et l'hiver 2021-2022, puis une baisse à partir du printemps et de l'été 2022, avant un retour à la normale pour l'année 2023", indique la CRE. Celle-ci dit travailler avec l'administration sur "des solutions pour passer l'hiver et profiter de la baisse des prix de gros prévue à partir du printemps".