Les stockages de gaz français se remplissent à un rythme soutenu et le gestionnaire du réseau a appelé mardi les fournisseurs à continuer à les remplir "le plus vite possible" pour mettre le pays à l'abri d'un défaut de gaz russe durant l'hiver. "L'enjeu de l'été, c'est de remplir les stockages correctement; aujourd'hui nous sommes à peu près à 47% de niveau de remplissage, donc on a bien progressé depuis le début du printemps, où on était à 19%", a déclaré Thierry Trouvé, le directeur général de GRTgaz, gestionnaire du réseau de transport de gaz sur la majorité du territoire.
"Aller au-delà de la règle des 85% de remplissage"
"On a un rythme qui est assez bon et j'appelle les fournisseurs à continuer à ce rythme soutenu, il faut remplir les stockages le plus vite possible et les remplir le plus possible, ça veut dire au-delà de la réglementation qui impose 85% de remplissage : plus on se rapproche de 100% mieux on sera pour faire face à un aléa éventuellement cet hiver", a-t-il poursuivi.
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Le responsable a estimé qu'en cas de tarissement du gaz russe l'hiver prochain, "si l'hiver est normal il n'y aura pas de difficulté". "Si maintenant il y a périodes de froid intense pendant l'hiver, nous pourrions être amenés à réduire la consommation" et "l'effort porterait sur les grands consommateurs industriels", a-t-il confirmé.
Des coupures ciblées envisagées chez de gros consommateurs
La France a ainsi commencé à organiser en avril la manière dont des coupures ciblées pourraient être mises en œuvre chez de gros consommateurs. Ce dispositif de dernier recours épargnerait toutefois les particuliers tout comme certains services publics essentiels et même les entreprises les plus fragiles.
Pour diversifier ses approvisionnements, la France a aussi pris des mesures pour augmenter ses capacités d'importations de gaz naturel liquéfié (GNL) dans ses terminaux méthaniers et envisage même de construire un nouveau terminal méthanier flottant au Havre. "Nous pensons que ce terminal pourrait entrer en service dans le courant de l'année prochaine, de l'année 2023", a indiqué Thierry Trouvé. "C'est un projet très important", qui "aura à peu près la capacité d'accueillir l'équivalent de la moitié de la consommation française de gaz russe".