La France se prépare à de possibles coupures ciblées de gaz chez d'importants consommateurs pour faire face à une éventuelle interruption de l'approvisionnement russe l'hiver prochain, ont indiqué mardi le gouvernement et le gestionnaire du réseau de distribution. "On attend la sortie d'un décret délestage, que le gouvernement doit sortir ces prochains jours", a indiqué lors d'une conférence de presse Laurence Poirier-Dietz, directrice générale de GRDF, le réseau de distribution de gaz.
Si les particuliers ne sont pas concernés par ces éventuelles mesures, la responsable de GRDF a rappelé qu'ils pouvaient aussi facilement économiser de l'énergie. "Le projet de décret vise à préciser l'organisation du délestage de la consommation de gaz naturel, c'est-à-dire la suppression momentanée et planifiée de la fourniture de gaz naturel à certains consommateurs", a confirmé à l'AFP le ministère de la Transition écologique. C'est "un dispositif de dernier ressort", souligne le ministère.
Les sites assurant des missions d'intérêt général épargnés
"Le projet de décret prévoit un délestage en priorité des consommateurs les plus importants, consommant plus de 5 GWh/an, au nombre d'environ 5.000", selon le gouvernement. Les préfets devront identifier parmi ces sites ceux assurant des missions d'intérêt général (écoles, hôpitaux, maisons de retraites...), qui seront épargnés, ainsi que ceux "susceptibles de subir des conséquences économiques majeures en cas de délestage".
Du côté des particuliers, "il y a des gestes assez simples qui ont de l'efficacité rapidement", a expliqué Laurence Poirier-Dietz : baisser le chauffage, en particulier lorsqu'on est absent ou la nuit, raccourcir les douches... Une interruption des approvisionnements russes dans l'immédiat "n'aurait pas de conséquence parce qu'on est en fin d'hiver", "on a suffisamment de gaz provenant d'autres sources et les stockages pour assurer jusqu'à l'hiver prochain", a souligné la responsable.
Mais "la question se posera du remplissage des stockages, qui se passe pendant l'été", a-t-elle rappelé. GRDF estime par ailleurs que la France pourrait atteindre 20% de biogaz en 2030, contre un objectif officiel fixé à 10%.