La direction de General Electric à Belfort s'est dite jeudi "disposée" à réduire de 150 au maximum le nombre de postes supprimés sur le site, sur un total de 792 départs initialement proposés, dans un communiqué à l'AFP.
"Sous réserve" de discussions avec les instances représentatives du personnel et "de la signature d'un accord portant sur la réduction des coûts et l'amélioration de la performance, la direction est disposée à envisager de conserver jusqu'à 150 postes sur un total de 792 départs initialement proposés", a-t-elle déclaré. La direction, qui affirme œuvrer "dans un esprit d'ouverture" pour répondre aux contre-propositions de l'intersyndicale qu'elle a rencontrée jeudi matin, s'est toutefois attirée les foudres des syndicats.
"C'est une boucherie, c'est un carnage"
La direction "devait faire un retour sur nos propositions, mais elle ne prend rien et nous parle d'un accord de compétitivité", a réagi le délégué CFE-CGC Philippe Petitcolin, interrogé par l'AFP. "C'est une boucherie, c'est un carnage, c'est un accord de compétitivité qui fait froid dans le dos", a renchéri Cyril Caritey, délégué CGT, qui "prépare la riposte". Selon la CGT, cet accord comprend "la diminution des RTT de 21 à 10 jours, le gel des salaires pendant trois ans, la suppression des navettes transportant les salariés jusqu'au site, un régime plus drastique des indemnités ou encore une diminution du nombre de places en crèche d'entreprise".
Dénonçant le "projet absurde" de GE et sa "folie financière", l'intersyndicale l'accuse d'avoir "menti pendant des semaines en prétextant un problème de marché pour justifier son plan" avant d'évoquer nouvellement "un problème de compétitivité du site" de Belfort. Celui-ci est au contraire "le plus productif", devançant ceux de Suisse et des États-Unis, fait valoir l'intersyndicale qui parle d'un "rebond" du marché des turbines à gaz produites sur ces sites.
Le processus de consultation devant prendre fin le 21 octobre
De son côté, la direction a assuré, répondant à certaines contre-propositions de l'intersyndicale, que "les parties avaient trouvé un terrain d'entente qui pourrait permettre de progresser si des discussions plus détaillées pouvaient se tenir", le processus de consultation devant prendre fin le 21 octobre. D'autres propositions de l'intersyndicale "ne peuvent être acceptées en l'état, soit parce qu'elles remettraient en cause l'organisation mondiale des activités gaz de GE, soit parce qu'elles ne répondent pas aux problématiques de compétitivité du site dans un marché des turbines à gaz en net repli", prévient-elle cependant.
En juin, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait exhorté GE à revoir "très significativement" sa copie en réduisant de façon notable le nombre de suppressions d'emplois prévues. GE emploie quelque 4.300 salariés à Belfort, dont 1.900 dans l'entité qui fabrique des turbines à gaz, la plus durement touchée par un plan annoncé en mai et qui prévoyait initialement la suppression de près de 1.050 postes en France.