Le feuilleton General Electric à Belfort continue. Europe 1 vous le révélait jeudi, le géant américain de l'énergie a accepté de sauver 307 emplois, sur 792, mais à une condition : qu'un accord de compétitivité soit trouvé. Depuis que l'entreprise américaine a annoncé son plan de suppression de postes à Belfort, les salariés occupent l'usine, même si des discussions acharnées ont lieu puisque le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, s'est impliqué afin que General Electric réduise son plan social.
"On nous impose toujours une solution qui n'est pas la bonne"
Jeudi, le groupe a donc fait un pas dans cette direction en adressant une lettre à tous les salariés de Belfort. Dans ce courrier qu'Europe 1 a pu se procurer, General Electric détaille les deux options sur la table : sauver 307 emplois si un accord de compétitivité est trouvé - donc si les collaborateurs acceptent de travailler plus sans être payés plus afin de réaliser 12 millions d'euros d'économies en un an - ou sauver seulement 111 postes si un accord n'est pas trouvé. Le groupe veut désormais convaincre les salariés et en appelle aux organisations syndicales. Certaines, comme le CGC, soutiennent le plan.
En revanche, le message de Philippe Martinez, le patron de la CGT, invité d'Europe 1 ce vendredi matin, est limpide : le plan est inacceptable. "Si la direction de General Electric et Bruno Le Maire, que j’ai eu à plusieurs reprises au téléphone, ne disent pas 'on supprime des emplois et, en plus, ceux qui vont rester vont travailler plus et vont souffrir plus', et bien il y a de quoi discuter mais on nous impose toujours une solution qui n’est pas la bonne", a-t-il déclaré au micro d'Europe 1.
En réalité, General Electric pourrait se passer de l'accord de la CGT pour valider son plan, le syndicat étant majoritaire à Belfort mais en-deçà des 50%. L'entourage de la direction le reconnaît toutefois : "C'est le premier syndicat sur place. Si on n'arrive pas à les embarquer, ils continueront de bloquer et le plan ne servira à rien".