La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a affirmé mardi que le mouvement des "gilets jaunes" avait provoqué une "catastrophe" pour les petits commerçants, évoquant 70.000 personnes en "activité partielle", à la veille d'une réunion de crise à Bercy.
Un chiffre d'affaires définitivement perdu. "Pour éviter les dégradations et pillages, nombre d'entre eux préfèrent baisser le rideau, se privant ainsi de ce chiffre d'affaires dont ils ont tant besoin", affirme dans un communiqué l'organisation patronale qui estime que "le chiffre d'affaires perdu ne se rattrape pas".
"Les dispositifs de soutien mis en place par le gouvernement n'y changent malheureusement rien", affirme encore la CPME, alors que le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a annoncé qu'élus et commerçants des grandes villes seraient reçus mercredi par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.
Déjà des mesures d'accompagnement. La secrétaire d'État Agnès Pannier-Runacher avait exhorté vendredi les commerçants et entreprises touchés par les actions des "gilets jaunes" à solliciter les mesures d'accompagnement mises en place par le gouvernement, tout en constatant que les demandes de report d'échéances fiscales, de chômage partiel ou de dérogations à la durée du travail étaient "extrêmement limitées".
70.000 personnes touchées. Selon la CPME, 70.000 personnes seraient en "activité partielle" dans plus de "5.000 établissements" en raison du mouvement qui agite la France depuis trois mois. "La situation devient plus catastrophique pour des milliers de commerçants. Maintenant, il est temps que cela cesse", lance la CPME qui soutient par ailleurs en partie les revendications des protestataires, au nom de ses membres.
Une "double peine" pour ces petits commerçants. "Eux aussi sont excédés par les taxes et les impôts. Eux aussi sont victimes de réglementations tatillonnes qui les étouffent", poursuit le communiqué, qui en appelle aux manifestants qui seraient "les premiers à subir les conséquences de la disparition programmée de ces milliers de commerçants de proximité, condamnés, de leur fait, à une double peine". Dès le mois de décembre, la CPME avait dénoncé "une situation alarmante pour les petites et moyennes entreprises" et dit s'attendre "à de nombreuses défaillances".