La secrétaire d'État à l'Économie Agnès Pannier-Runacher a fait état mercredi d'une nouvelle augmentation de plus d'un millier du nombre de commerçants ayant bénéficié de délais de paiement et de reports de charges sociales ou fiscales à la suite du mouvement social des "gilets jaunes".
"Une hausse de plus de 1.000 commerces"
Au 28 mars, au total, 8.877 entreprises ont bénéficié de mesures de délais de paiement et de reports de charges sociales, et 1.865 entreprises de mesures de délais de paiement et de reports de charges fiscales, soit "une hausse de plus de 1.000 commerces" en quinze jours, a indiqué la secrétaire d'État au cours d'un point presse après une rencontre avec des associations du secteur.
Agnès Pannier-Runacher avait convié dix associations locales de commerçants à Bercy pour un cinquième tour de table depuis le début de l'année, en compagnie d'Olivier Dussopt, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Action et des comptes publics. "On n'observe pas aujourd'hui d'augmentation du taux de défaillance dans les centres-villes, mais on sait que des situations individuelles sont problématiques, notamment les commerces d'achats durables ou les restaurants", a-t-elle indiqué, rappelant qu'"il ne faut pas hésiter à se rapprocher du fisc pour demander un accompagnement et des facilités de trésorerie."
Une association dénonce "une situation de harcèlement"
Le vice-président de Commerçants et artisans des métropoles de France, Denis Favier, également président de "Shop in Dijon", s'est dit satisfait de "l'écoute" des pouvoirs publics, mais a indiqué : "Nous avons normalement trois millions d'euros à répartir pour l'ensemble des villes, mais rien que sur Dijon, on en est à 814.000 euros pour le plan de relance. Il faudrait plus d'argent." Le président de Shop In Dijon a également dénoncé "une situation de harcèlement depuis 23 semaines" de manifestation de "gilets jaunes". Il a réclamé que son association soit reçue par le ministère de l'Intérieur.
Depuis le 17 novembre 2018, les manifestations des "gilets jaunes" perturbent les commerces, essentiellement en centre-ville et surtout le samedi, au point que certains se trouvent dans des situations critiques en termes de trésorerie. Fin mars, la Fédération française de l'assurance (FFA) avait estimé à 175 millions d'euros la somme versée aux entreprises pour indemniser les dégradations et les pertes d'exploitations subies.