Après avoir, dans un premier temps, envisagé de faire payer les automobilistes n'ayant pu payer les péages empruntés pendant la mobilisation des "gilets jaunes", Vinci Autoroutes a décidé de ne pas appliquer cette procédure de recouvrement différé, a annoncé la société dans un communiqué de presse relayé par le PDG Pierre Coppey, mardi.
Mise au point pic.twitter.com/s7lc762J5M
— Pierre Coppey (@PierreCoppey) 18 décembre 2018
Une décision "mal comprise". "Vinci Autoroutes a demandé aux usagers n'ayant pu s'acquitter du péage de le faire de façon différée, et a d'emblée décidé de ne pas appliquer l'amende prévue par la loi", rappelle le communiqué. La régularisation devait prendre la forme d'un courrier postal envoyé aux automobilistes dont les plaques d'immatriculation ont été détectées à l'entrée et à la sortie des autoroutes gérées par le groupe. "Cette procédure, sans doute insuffisamment expliquée, donc mal comprise, a suscité un grand nombre de réactions négatives. Vinci Autoroutes a décidé de renoncer à son application et en appelle au civisme de chacun dans ces circonstances exceptionnelles", ajoute la société.
Pression du gouvernement. Après avoir pris lundi la décision de faire payer les automobilistes, Vinci avait été immédiatement mise sous pression par le gouvernement. Sur Europe 1, le ministre de la Transition écologique s'était opposé à cette idée. "On ne peut pas faire cela", avait réagi François de Rugy. Mardi matin, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux avait, lui, trouvé cette décision "incongrue", alors que la France vient de vivre plusieurs semaines de crise liée au mouvement des "gilets jaunes".
La ministre des Transports Élisabeth Borne avait également demandé aux concessionnaires de ne pas appliquer cette mesure, mardi au Sénat, notamment parce qu'ils ne peuvent pas utiliser les images de vidéosurveillance pour récupérer les plaques d'immatriculation dans ce cadre-là.