Édouard Philippe s'est dit ouvert mercredi à l'idée de rendre "plus progressif" le système fiscal français, en laissant notamment la porte ouverte à l'idée d'une TVA zéro sur certains produits et de tranches plus élevées de l'impôt sur le revenu. Invité de France Inter pour répondre aux auditeurs, le Premier ministre a prudemment répondu aux questions sur le "grand débat national" concernant la fiscalité. "Pour l'instant, on écoute. (...) Moi, j'écoute ce que disent les Français", a-t-il affirmé. "Je pense que nous pouvons travailler, c'est long et je sais que c'est difficile, à un système fiscal moins complexe, moins absurde et plus progressif", a dit Edouard Philippe.
Il se refuse à acter une piste sur le sujet de la fiscalité. L'ancien maire du Havre a pris l'exemple de la suppression déjà actée de la taxe d'habitation, "qui n'est pas un impôt très progressif et qui est un impôt très injuste", en expliquant que dans sa ville, les habitants des périphéries modestes payaient souvent davantage que ceux du centre-ville. Le Premier ministre s'est refusé à acter une piste sur le sujet de la fiscalité, un des quatre thèmes du grand débat lancé par l'exécutif pour répondre à la crise des "gilets jaunes". "Est-ce qu'il faut aller à un taux marginal plus élevé pour les revenus les plus élevés, c'est une question souvent évoquée dans les débats. C'est important ces questions de justice fiscale, moi je suis totalement ouvert à ce débat sur la justice fiscale", a-t-il dit.
Vers une TVA zéro sur les produits de première nécessité ? Quant à la suppression de l'ISF décidée par le gouvernement, "si on veut faire payer les riches, il vaut mieux les attirer en France que de les faire partir." Sur l'idée de faire payer l'impôt à tous les Français dès le premier euro gagné, le Premier ministre a pointé que c'était déjà le cas pour la CSG, ou pour la TVA en ce qui concerne les dépenses, sans toutefois écarter l'idée. Quant à la proposition d'une TVA zéro pour les produits de première nécessité, contre 2,5% ou 5,5% actuellement, "c'est intellectuellement possible, et c'est juridiquement possible" avec l'accord de l'Union européenne. "Il ne faut pas se tromper : la différence entre une TVA à 0% ou une TVA à 2% sur les produits de première nécessité c'est probablement quasi invisible. Mais cela dit cette question est posée, il y a d'autres pays d'Europe où la TVA est à zéro sur les produits de première nécessité", a-t-il affirmé.