La Grèce a réalisé en 2017 un excédent budgétaire de 0,8% du PIB, et un surplus primaire de 4%, dépassant, pour la deuxième année consécutive, les objectifs fixés par ses créanciers, UE et FMI, a annoncé lundi son service statistique (Elstat). Même si ses modes de calcul diffèrent légèrement de ceux d'Elstat, la feuille de route dictée par les créanciers du pays, l'UE et le FMI, en juillet 2015 en échange d'un troisième programme de prêts de 86 milliards d'euros, prévoyait que le pays dégage en 2017 un excédent primaire (hors service de la dette) de 1,75% du PIB, pour arriver à 3,5% en 2018. Selon les premières estimations d'Elstat, l'excédent budgétaire atteint 1,454 milliard d'euros pour un surplus primaire de 7 milliards.
Dette en hausse. La dette publique continue de progresser, à 317,4 milliards contre 315 en 2016, mais recule à 178,6% du PIB contre 180,8 l'année précédente du fait du retour à la croissance en 2017. Le pays avait déjà largement dépassé l'objectif fixé par ses créanciers en 2016, en obtenant un excédent de 0,6% du PIB, et un surplus primaire de 3,9%, au prix d'une hausse tous azimuts de la fiscalité, des cotisations sociales et de coupes généralisées dans les dépenses publiques. L'annonce d'Elstat intervient alors que les bailleurs de fonds du pays discutent du moyen d'accompagner sa sortie de perfusion financière, et de l'ampleur du réaménagement de dette qu'ils sont prêts à lui consentir.
Retour sur les marchés. Le retour du pays sur les marchés financiers est prévu en août, à l'issue de huit ans de soutien assorti d'une purge économique qui a amputé le PIB d'un quart et fait exploser le taux de chômage à plus de 20%. Comme lors de la plupart des épisodes précédents de la crise grecque, des divisions se dessinent entre ceux qui, comme l'Allemagne, veulent le maintien d'un corset étroit, et les partisans d'une plus grande souplesse, parmi lesquels la France, le FMI jouant pour sa part sa partition pour demander un geste important sur la dette.