Air France prévoit d'assurer "près de 70%" de vols mercredi, soit moins que les 75% prévus mardi, a indiqué dans un communiqué la direction du groupe aérien, confronté à un long épisode de grèves pour les salaires.
Deux jours de grève consécutifs. Le taux d'annulation annoncé pour mercredi, au septième épisode d'une grève démarrée en février, est supérieur aux précédentes journées de mobilisation, à l'exception de samedi dernier où 70% du programme de vols devait être assuré. Les onze syndicats à l'origine du conflit ont appelé à faire grève pour la première fois sur deux jours consécutifs, mardi et mercredi, un mode d'action qu'ils prévoient de reconduire les 17 et 18 avril, puis les 23 et 24 avril.
60% des long-courriers. Pour mercredi, la compagnie anticipe le maintien de 60% des vols long-courriers (contre 65% mardi), 65% des moyen-courriers depuis et vers Roissy (contre 73%), et 75% des court-courriers à Orly et en région (contre 80%).
Mobilisation en hausse. Les estimations du taux de grévistes, réalisées à partir des déclarations préalables uniquement (loi Diard), font état d'une mobilisation en hausse chez les pilotes (36,3%, +1 point), les hôtesses et stewards (21,6%, +1,4 pt) et les personnels au sol à (15,1%, +2,1 pt). Un rassemblement est prévu mercredi devant le siège de la compagnie, place Magellan à Roissy, au nord de Paris, à partir de 10 heures.
Revendications. L'intersyndicale de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et Sud), réclame, comme l'Unac qui n'en fait pas partie, une augmentation de 6% des grilles salariales, au titre des efforts passés et des bons résultats de l'entreprise. La direction réplique que la dynamique de croissance n'est pas assez solide pour accorder de telles revalorisations, qu'elle chiffre à 240 millions d'euros par an. Elle a décidé d'appliquer en 2018 une augmentation générale - la première depuis 2011 - de 0,6% au 1er avril et 0,4% au 1er octobre. Avec les augmentations individuelles (1,4% pour les personnels au sol) et l'intéressement (130 millions d'euros), l'entreprise affirme redistribuer "200 millions d'euros" à ses salariés.
170 millions d'euros de pertes. Les pertes liées aux sept jours de grève menés entre le 22 février et le 11 avril sont estimées à "170 millions d'euros" par la direction.