Le patron de la SNCF Guillaume Pepy a assuré que le dialogue n'était "pas rompu" avec les grévistes, dans une interview aux quotidiens régionaux du groupe Ebra à paraître jeudi, alors que s'achevait une première grève de deux jours du rail contre la réforme de l'entreprise publique.
Le dialogue "n'est pas rompu (...) À partir de la semaine prochaine, nous ouvrons dans l'entreprise des concertations sur l'organisation du travail, les métiers, d'aujourd'hui et de demain, l'élargissement des compétences, une meilleure reconnaissance du travail", a indiqué le PDG de la SNCF.
Les cheminots ne sont pas "des privilégiés". Le trafic ferroviaire en France était très perturbé mercredi pour le deuxième jour de grève à l'opérateur national du rail, premier épisode d'une grève de deux jours sur cinq étalée sur trois mois. Il doit s'achever jeudi matin, avec un "retour progressif à la normale" dans la journée, selon la SNCF. Guillaume Pepy a également souligné qu'il n'a "jamais accepté et n'accepterait(t) jamais qu'on dise" des cheminots "qu'ils sont privilégiés", en référence aux attaques visant ce statut, qui prévoit notamment la garantie d'emploi à vie.
"Il y a 370.000 candidatures par an !". Pour l'entreprise publique, qui se prépare à l'ouverture à la concurrence du secteur ferroviaire, "il n'est pas question de recruter des cheminots au rabais", a également insisté Guillaume Pepy, ajoutant que "les règles d'embauche doivent être équitables pour l'entreprise et justes pour l'ensemble des futurs cheminots qu'ils travaillent ou non à la SNCF". "Les parcours de carrières, la mobilité, la montée en compétences, les garanties sociales : ces sujets sont sur la table pour proposer un cadre motivant et attrayant à de futures recrues qui auront le choix de travailler à la SNCF ou pour un concurrent. Et il y a des candidats : 370.000 par an !", a encore dit le patron de la SNCF.
"Trop tôt" pour estimer le coût des grèves. La grève contre la réforme de la SNCF doit se traduire par de nouvelles interruptions de trafic dimanche et lundi. Mais "il est encore trop tôt" pour estimer le coût de ces grèves, selon Guillaume Pepy, "car il faudra prendre en compte, en plus des pertes, les services supplémentaires mis en place", notamment dans la région Grand Est. Les syndicats de la SNCF protestent contre la réforme du rail, qui fait partie de l'ambitieux programme de réformes du président Emmanuel Macron. Cette dernière vise en particulier à mettre fin aux embauches sous statut de cheminot.