C'est le Jour J pour des millions de voyageurs : dans la journée de mardi, ils sauront si leur train va circuler lors du week-end de Noël. C'est en tout cas l'engagement pris par la SNCF, qui avait transporté huit millions de voyageurs l'an dernier pour cette période de très nombreux départs en vacances. Mais en décembre 2018, il n'y avait évidemment pas de grève contre la réforme des retraites. Europe 1 répond aux questions que vous vous posez sur la réservation de votre TGV INOUI, OUIGO ou Intercités.
Si je suis concerné, comment serai-je contacté ?
Pour tous les trains avec réservation, si vous avez laissé votre adresse mail ou votre numéro de téléphone, vous aurez forcément un message dans la journée. Si votre train est maintenu, tout va bien, la circulation de ce train est garantie, peu importe le nombre de grévistes dans les jours qui viennent. Ensuite, le train peut être annulé mais un autre horaire est proposé pour un départ le même jour. Enfin, pour les moins chanceux, le train sera annulé, avec remboursement mais sans remplacement.
Certains ont déjà été prévenus dès lundi. Le OUIGO d'une étudiante rencontrée par Europe 1 a par exemple été annulé alors qu'il devait la conduire de Paris à Strasbourg, dimanche matin. Elle sera remboursée et a repris un billet pour le lendemain, le lundi 23 décembre, en espérant qu'il soit maintenu. Si vous n'avez pas laissé vos coordonnées au moment de l'achat du billet, en gare par exemple, il faudra aller vérifier mardi après-midi, avec le numéro de train.
Pourquoi sait-on aussi tôt si le train circule, alors qu'on est habituellement fixé la veille, à 17 heures ?
À circonstances exceptionnelles, dispositif exceptionnel : la SNCF a construit un plan de transport à trois, quatre et cinq jours pour ces départs en vacances en jouant sur plusieurs leviers. D'abord, en anticipant bien en amont sur la maintenance du matériel, car de nombreuses rames ont été préservées pour être justement disponibles à cette période.
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Les équipes ont également scruté les tendances de réservation, "un travail de fourmi" pour savoir où les besoins seront les plus forts. Objectif : proposer un maximum de trajets sur les axes TGV les plus fréquentés, comme le Paris-Lyon-Marseille. Il fallait aussi s'assurer qu'il y ait du personnel disponible à bord de ces trains. Des managers formés à la conduite et à l'aiguillage ont été, là aussi, préservés ces derniers jours. Tout a été fait également pour avoir suffisamment de contrôleurs. Ces paramètres sont donc valables même si l'entreprise ne sait que 48 heures à l'avance quel cheminot se déclare gréviste.
Des trains pourraient-ils être remis en circulation ?
Non, pas les trains. "On est au maximum du maximum", confie-t-on à la SNCF. Si le nombre de grévistes baisse rapidement d'ici jeudi, par exemple, le nombre de trains en circulation ne va pas automatiquement augmenter, car cela prend du temps de "relancer la machine", essentiellement pour des raisons de maintenance et de sécurité. Cela pourrait en revanche aider pour le trafic des lundi 23, mardi 24 et mercredi 25 décembre. Pour les trains prévus ces jours-là, les informations sont connues jeudi.
En revanche, certaines places redeviendront occasionnellement disponibles. Beaucoup de personnes ayant réservé un billet d'ici au mercredi 25 décembre ont décidé de ne pas l'utiliser et de ne pas tenter leur chance. Cela pourra libérer des places pour ceux qui ont déjà un billet, mais dont le train a été annulé.
Ensuite, la SNCF va faire rouler un maximum de trains doubles, ces "TGV Duplex" qui peuvent évidemment transporter plus de passagers, avec un peu plus de 500 places contre 375 pour un TGV classique. Les OUIGO sont aussi une solution, avec leur capacité de 630 places. Vous pourrez par exemple être basculé d'un TGV inOUI à un TGV OUIGO, s'il reste des places.