Il faut faire plus. C’est en quelques mots le message envoyé par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire pour continuer à lutter contre la hausse des prix de l’électricité, qui ont augmenté de 40% sur les 12 derniers mois. En novembre dernier, le Premier ministre Jean Castex avait annoncé le gel de la hausse des prix de l'électricité à 4%. Mais face à cette flambée des prix le gouvernement s’apprête à prendre des mesures supplémentaires.
L'option la plus probable serait de revoir le mécanisme de l'Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique), un dispositif qui permet aux entreprises d'acheter une partie de leur électricité à un tarif fixe auprès d'EDF : 42 euros le megawatt-heure, mais dans une quantité limitée. Les entreprises doivent donc compléter en achetant de l’électricité sur le marché européen. Mais les prix y ont battu des records ces dernières semaines.
"Aujourd'hui ce n'est pas la Commission européenne qui bloque"
Bercy est donc en négociation avec la Commission européenne pour rehausser la quantité d'électricité vendue à prix fixe, ce qui permettrait de contenir la hausse de la facture. "Mais aujourd'hui ce n'est pas la Commission européenne qui bloque" confie un cadre qui travaille sur le dossier. Comprenez que c'est plutôt du côté d'EDF qu'il y a des réticences à vendre plus d'électricité à bas prix. D'ailleurs le PDG d'EDF Jean-Bernard Levy ne cache pas sa détestation du système de l'Arenh qu'il qualifie de "poison".
La position du PDG agace sensiblement du côté de l'exécutif où l'on rappelle que l'Etat a notamment sécurisé l'avenir de la filière nucléaire avec la commande de nouvelles centrales. C'est donc au tour d'EDF de faire des efforts, laisse-t-on entendre dans l'entourage d'un ministre. "Il est temps qu'EDF réfléchisse en terme d'intérêt général" souffle-t-on.