Des mesures européennes attendues pour faire face à la hausse du prix de l'électricité et du gaz. Mardi soir, les chefs d'État et de gouvernement des 27 pays de l'Union européenne se réunissent en Slovénie pour tenter de répondre de façon commune à ces augmentations. Pour le moment, seules des mesures nationales ont été prises un peu partout en Europe : gel des prix en France, baisse des taxes en Espagne, en Italie... Mais pour Bruno Le Maire, il faut une action plus forte au niveau européen pour lutter contre ces hausses. Le ministre de l'Économie a mis en avant le nucléaire comme principale solution devant les ministres européens des finances, réunis lundi à Luxembourg.
Le nucléaire pour jouer sur les prix et lutter contre le changement climatique
Bruno Le Maire a insisté sur la précarité des mesures nationales prises. "Ces solutions de court terme ont un coût pour les finances publiques qui se chiffre en milliards d'euros, et elles ne peuvent pas être des solutions de moyen ou long terme. Ces dernières se résument en un mot : indépendance énergétique de l'Europe", explique le ministre sur Europe 1. Pour obtenir cette "indépendance énergétique", le ministre de l'Économie veut "plus de nucléaire, plus de renouvelable, plus de stocks".
Pour Bruno Le Maire, le nucléaire est non seulement un moyen de jouer sur les prix, mais également de lutter contre le changement climatique. "Cette crise du gaz apporte la preuve que nous avons besoin d'énergie nucléaire pour réussir la transition énergétique, et que le marché européen tel qu'il existe aujourd'hui, où le prix de l'électricité dont nous allons avoir tellement besoin pour la transition énergétique, est indexé sur le prix du gaz. Cela veut dire tout simplement que la transition écologique européenne est aux mains de pays étrangers", assène le ministre de l'Économie.
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Une gestion plus fine des réserves stratégiques en Europe
Et Bruno Le Maire de poursuivre : "Si nous voulons accélérer la lutte contre le réchauffement climatique, il faut plus d'indépendance énergétique, donc plus d'électricité décarbonée, donc plus de nucléaire". Pour réduire la dépendance aux gaz venus de l'étranger, et surtout de Russie, Paris, soutenue par Madrid ou Rome, réclame une gestion plus fine des réserves stratégiques en Europe. La France veut aussi que le prix de l'électricité ne soit plus dépendant de celui du gaz, comme c'est le cas aujourd'hui sur le marché européen.
Enfin, si la France prône le nucléaire, cela fait grincer certaines dents tout de même, notamment en Allemagne. La Commission européenne doit faire des propositions concrètes dans les prochains jours.