Les bons chiffres de juillet (-0,5%), avaient conforté l’optimisme qu’affichait François Hollande en juin : "Il y a bien une reprise en France et un début d’inversion de la courbe du chômage. C’est un fait indiscutable", affirmait-il alors. Les chiffres du mois d’août donnent du plomb dans l’aile à sa théorie. Le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité a augmenté de 1,4% le mois dernier (+50.200, à 3,56 millions de personnes).
Une hausse record. C’est la deuxième hausse mensuelle la plus forte depuis le début du quinquennat de François Hollande après celle de septembre 2013 (+60.000, retour de bâton du « bug SFR » du mois d’août de la même année) et la troisième depuis avril 2009. En catégorie A, toutes les tranches d’âge sont touchées par cette augmentation : +2,3% pour les moins de 25 ans, +1,3% pour les 25-49 ans et +1,2% pour les plus de 50 ans. La ministre du Travail insiste donc sur la baisse observée depuis le début de l’année : -23.700 demandeurs d’emploi sans aucune activité. Reste que la forte hausse du mois d’août annihile une bonne partie de cette fragile tendance à la baisse.
Cela ne va guère mieux dans les autres catégories. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits dans les catégories A, B et C s’établit désormais à 5,52 millions, en hausse de 1,4% sur un mois, et monte à 6,28 millions pour l’ensemble des catégories A, B, C, D et E (+1,6%).
Les attentats ont pesé. La ministre du Travail Myriam El Khomri impute ces mauvais chiffres au contexte des attentats : "Ce résultat, nettement moins favorable que ceux des mois précédents, peut s’expliquer notamment par les difficultés rencontrées dans certains secteurs d’activité particulièrement affectés par les attentats de juillet (tourisme, hôtellerie-restauration, commerce de loisir, notamment)."
Un "bug" dans les actualisations ? Néanmoins, la ministre s’étonne du caractère "atypique" de l’augmentation d’août, "sans rapport avec l’évolution générale de la conjoncture". Elle rappelle que le climat des affaires est bon, les déclarations d’embauche de plus d’un mois augmentent (+3,7% en août) et l’aide Embauche PME "poursuit sa montée en charge". Une partie de l’explication viendrait donc de l’augmentation "inhabituelle" du nombre d’actualisations individuelles des demandeurs d’emploi à cause de jours ouvrés plus nombreux que d’habitude.