Le retour de la taxe carbone est "sur la table". C'est ce qu'a assuré le ministre de la Transition écologique François de Rugy sur Europe 1, mardi. D'après Benoît Leguet, directeur de l’I4CE, institut de l’économie pour le climat, la taxe carbone peut s'avérer "nécessaire si on veut réaliser la transition énergétique et répondre aux objectifs de l’accord de Paris". "Une taxe n’est pas indispensable mais fait partie des outils utiles pour assurer cette transition", confie-t-il à Matthieu Noël sur Europe 1.
"Plusieurs éléments" pour rendre cette taxe "acceptable". C'est pourtant cette taxe qui est à l'origine de la contestation des "gilets jaunes". Mais pour la rendre socialement "acceptable et acceptée, plusieurs éléments nous sont donnés par les exemples étrangers", explique-t-il. "La France n’est pas le seul pays avoir tenté de mettre en place une taxe carbone et n’est pas le seul pays à avoir eu des difficultés." Certains y sont malgré tout parvenus : "En Indonésie, ils ont mis 25 ans !"
Après avoir "regardé dans deux douzaines de pays, ce qu’il se passait", Benoît Leguet estime qu'"il y a quatre points importants" pour réussir à instaurer une taxe carbone qui soit acceptée par les citoyens. Le premier étant qu'"il faut être clair sur ce qu’on fait avec l’utilisation des recettes".
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"Les 'gilets jaunes' n'ont pas compris vers quoi on voulait les emmener." "L'étape d'après, c'est le narratif, le récit politique. A quoi ça sert ? Vers quoi ça nous emmène ?", décrit-il. "Ce discours n’a pas été formulé et c'est peut-être une des graves erreurs de l'exécutif. Je pense que c’est l’une des raisons qui a fait que les 'gilets jaunes' n’ont pas compris vers quoi on voulait les emmener."
Ensuite, "il y a une nécessaire contrepartie sociale" : "Par nature, une taxe carbone vient impacter plus fortement les ménages aux modestes revenus. Il faut corriger cette régressivité." La solution pour cela est "très simple" d'après lui. Il faut redistribuer "l'argent qui est prélevé grâce à la taxe carbone (...) proportionnellement plus vers les ménages aux plus faibles revenus".
"Il ne s’agit pas d’une recette miracle, mais c’est ce qui a marché dans les autres pays." "Le dernier élément" qui semble efficace, poursuit Benoît Leguet, est qu'"il faut manifestement investir une partie des recettes en faveur de la transition énergétique". La concordance de ces quatre éléments est "vraiment ce qui semble marcher" à l'étranger : "Il ne s’agit pas d’une recette miracle, mais c’est ce qui a marché dans les autres pays."