Et si, en cas de vente d'un bien, vous n'aviez plus besoin de contracter un nouvel emprunt pour en acheter un autre ? C'est le sens d'une proposition de loi, déposée par un député de la majorité, qui vise à généraliser ce principe de portabilité d'un prêt immobilier. L'emprunteur pourrait ainsi continuer à profiter d'un taux plus avantageux.
Cette portabilité existe déjà, mais elle doit faire l'objet d'une clause. Or, depuis 2016 et la chute des taux, ce principe a disparu. "À partir du moment où on a eu des prêts très faiblement rémunérateurs, les banques ont arrêté de mettre des clauses dans les crédits. Et ensuite, en cas de hausse des taux, ces crédits leur coûtent de l'argent", explique Caroline Arnould du courtier Cafpi.
"Les banques n'ont pas vocation à perdre des crédits"
Pour le député Renaissance Damien Adam, derrière cette proposition de loi, la portabilité aiderait à débloquer le marché immobilier. Le montant de nouveaux crédits a atteint en mars son plus bas niveau depuis dix ans, en grande partie, car emprunter coûte aujourd'hui trois fois plus cher qu'il y a deux ans.
Mais cette généralisation de la portabilité pourrait, en contrepartie, provoquer une augmentation des taux, prévient Caroline Arnould. "Les banques achètent l'argent, ça a un coût. Elles n'ont pas vocation à vendre à perdre des crédits là où elles ont eu, ces dernières années, des marges conséquentes". Rappelons également que le taux moyen est en baisse depuis quatre mois et qu'il baissera encore si la BCE abaisse son taux le mois prochain.