Alors qu’était organisée ce week-end "la marche contre la vie chère" et qu’une grève générale se dessine pour réclamer de meilleurs salaires, les entreprises, surtout les plus petites, peinent souvent à augmenter leurs employés. Leurs charges ont explosé, le prix des matières premières aussi. Mais certains patrons essayent tout de même de trouver des solutions. Dans le restaurant-salon de thé "Suzanne", à Strasbourg, des primes sont mises en place et davantage d’heures supplémentaires sont autorisées.
"La matière première explose !"
Dans son restaurant-salon de thé "Suzanne", Samuel Alizadeh entend beaucoup parler de la question des salaires en ce moment. "Des salariés sont venus me voir encore la semaine dernière pour me dire que l’inflation est de plus en plus importante, le pouvoir d’achat est de plus en plus compliqué à gérer", confirme-t-il.
Samuel Alizadeh emploie une vingtaine de personnes et il est tout simplement impossible de les augmenter pour l’instant. "La matière première explose : la farine, tout ce qui est crèmerie, les œufs… En moyenne, c’est 30% d’augmentation", explique-t-il. "On ne peut pas non plus faire de marges de folies parce qu’il faut que les clients puissent quand même acheter nos produits. Et c’est l’énergie qui nous plombe le plus et qui nous fait le plus peur", ajoute-t-il.
Davantage d’heures supplémentaires
Alors pour essayer d’aider quand même ses salariés, ce patron va mettre en place des primes ponctuelles. Et au lieu d’avoir recours à des extras, il autorise ceux qui le souhaitent, à faire davantage d’heures supplémentaires. "Il faut travailler plus pour avoir un tout petit peu plus !", lance Sergio, un serveur. "Par exemple, aujourd’hui, j’ai commencé à 7h30 et je termine à 19h alors que normalement je devrais finir à 15h. Cela me permet de gagner 400 euros de plus par mois", calcule-t-il. Des heures supplémentaires qui lui sont payées mensuellement.
Ces horaires à rallonge ne lui laissent qu’un jour de repos par semaine, le dimanche. Parfois même, Sergio travaille encore dans un autre restaurant le soir, pour arrondir ses fins de mois. Il passe ainsi moins de temps avec son fils, mais "c’est le prix à payer", dit-il.