La hausse des prix à la consommation a accéléré en octobre à 6,2% sur un an, après deux mois de ralentissement. Ce rebond de l'inflation serait dû à l'accélération des prix de l'énergie, de l'alimentation et des produits manufacturés, a précisé l'Insee en dévoilant ce chiffre. Allons-nous vers un tsunami d'inflation début 2023 avec une inflation à deux chiffres comme l'a affirmé récemment Michel-Edouard Leclerc ? "Je ne le crois", lance François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, au micro d'Europe 1 jeudi. "L'inflation est trop haute en France, ça c'est vrai, nous allons avec Christine Lagarde, faire ce qu'il faut pour ramener l'inflation vers 2% d'ici deux ou trois ans", a-t-il annoncé.
L'inflation, une maladie ?
Il faut remonter à juin 1985, mois au cours duquel une hausse des prix de 6,4% sur un an avait été enregistrée, pour trouver un niveau d'inflation supérieur à cette première estimation. François Villeroy de Galhau déclarait récemment que l'inflation était "une maladie de l'économie". Au micro d'Europe 1, le gouverneur de la Banque de France confirme ses propos et ajoute que, "comme toute maladie, il vaut mieux la prendre à temps avec un remède proportionné plutôt que de la laisser se développer et ensuite de devoir appliquer un traitement de cheval".
L'inflation qui devait être passagère risque de s'établir dans la durée. François Villeroy de Galhau s'en explique : "Nous avons dit, mais comme tout le monde, comme tous les prévisionnistes, comme toutes les organisations internationales, que l'inflation serait temporaire, parce qu'elle est d'abord apparue en sortie de Covid. Il y a un an, il y a eu une reprise très forte. Mais que s'est-il passé depuis et qu'objectivement, personne n'attendait ? C'est l'invasion russe de l'Ukraine. C'est ça qui a transformé un choc temporaire en risque d'inflation durable."
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Vers une augmentation des taux directeurs ?
Pour parvenir à une inflation de 2% d'ici deux ou trois ans, la Banque de France et la Banque centrale européenne envisagent d'augmenter les taux directeurs, les taux d'intérêt à court terme. "Il faut trouver un juste chemin et on estime que c'est autour de cette inflation de 2%. Donc en pratique, nous sommes dans cette phase de normalisation de la politique monétaire. Les taux directeurs de la Banque centrale européenne sont aujourd'hui à 1,5%, on estime qu'il y a une zone de normalisation qui est autour de 2%. Je pense que nous y serons d'ici la fin de cette année et nous verrons au-delà", a-t-il conclu.