Qui profite de l'inflation ? Un rapport du Sénat a épinglé la grande distribution, accusée d'augmenter ses prix au-delà du raisonnable. Le secteur du transport maritime est lui aussi dans le collimateur. C'est aussi ce qui pousse certains députés à réclamer l'instauration d'une taxe sur les superprofits.
Parmi les entreprises ciblées, TotalEnergies, mais aussi les armateurs comme la CMA-CGM (Compagnie maritime d'affrètement - Compagnie générale maritime). Cette dernière a notamment profité de la reprise forte du trafic maritime, conjuguée à une pénurie de cargos.
4% du produit vendu au consommateur en moyenne
En moyenne, le transport maritime représente 4% d'un produit vendu au consommateur. C'est par exemple 1 € par paire de chaussures si le container vient d'Asie. Et cela peut grimper jusqu'à 10% du prix pour des produits comme les fruits et légumes importés.
Mais taxer uniquement quand il y a des profits n'est pas forcément pertinent, selon Arnaud Aymé, spécialiste des transports au cabinet Sia Partners. "En ce moment ils gagnent beaucoup d'argent, les prix du transport par container sont élevés, mais il y a dix ans ils étaient très faibles. Dans quelques années, ils pourront à nouveau devenir faibles", explique-t-il. "Maintenant, pourquoi ne pas plafonner les profits ?", s'interroge le spécialiste. "Mais dans ce cas, il faudrait également plafonner les pertes pour les années ou les transporteurs maritimes perdent de l'argent."
Des augmentations durables ?
Pour autant, l'idée de taxer des profits s'ils sont durables, n'est pas totalement à écarter, estime Sarah Guillou, économiste à l'OFCE. "La question c'est combien de temps vont durer ces augmentations de profits ? Est-ce que c'est vraiment juste cette année ou est-ce que ça va être étalé dans le temps ? Si ça dure, on peut exiger une taxe qui pourrait financer un fonds pour rendre les transports plus propres, par exemple", pose-t-elle.
CMA-CGM a proposé de faire baisser les prix des containers pour les importations vers la France, sans garantie qu'il y ait un réel impact sur le prix final des produits.