Reste-t-il un espoir pour les 580 salariés de la papeterie Arjowiggins, sur le site de Bessé-sur-Braye, dans la Sarthe ? Peut-être bien. Selon nos informations, le tribunal de commerce de Nanterre, qui devait se prononcer mardi sur l'avenir des trois usines papetières d'Arjowiggins dans le département, en redressement judiciaire depuis le 8 janvier, a finalement accepté de repousser de quelques jours sa décision. Un report pour examiner une offre de dernière minute déposée par le management. Le tribunal se donne ainsi jusqu'à vendredi pour statuer.
Une offre de dernière minute portée par le directeur du site
"Sollicité par les représentants de l'État et de la région", le directeur du site Jean-Christophe Mailhan porte ce projet de reprise sur lequel il a travaillé tout le week-end avec les avocats et les services de Bercy. Cette offre, qui ne reprendrait que 200 salariés sur les 580 que compte le site, est financée pour moitié par les pouvoirs publics, à hauteur de 12,5 millions d’euros. Les 12,5 millions d’euros doivent encore être trouvés, en faisant appel au secteur privé.
"La probabilité d'éviter la liquidation judiciaire est infime"
Qu’en pensent les représentants du personnel ? Pour Emmanuel Baudry, de la CFE-CGC, "on s’accroche à cet espoir car il ne faut pas que les machines s’arrêtent". Interrogé par Europe 1, Me Thomas Hollande, l’avocat des salariés, dit lui être assez méfiant. "Il ne faudrait pas que ce soit un enfumage", déclare-t-il.
"Il faut rester lucides et conscients que la probabilité d'éviter la liquidation judiciaire est infime, et il est nécessaire de continuer à se préparer à recevoir et accepter cette difficile décision", écrit d'ailleurs Jean-Christophe Mailhan dans une lettre adressée aux salariés mardi. "Nous ne voulons pas créer de faux espoirs et il faut avoir conscience de la quasi-impossibilité d'inverser notre sort d'ici vendredi", rappelle-t-il un peu plus loin.
Lundi, les représentants des salariés ont manifesté en gare de Vendôme, dans le Loir-et-Cher, entraînant une interruption du trafic pendant cinq heures. 16.000 personnes ont été touchées par ce blocage. Depuis plusieurs mois, salariés et élus se mobilisent pour alerter sur les conséquences d'une fermeture des sites dans la Sarthe, où les papeteries "représentent le principal employeur de la région".
Et pour les deux autres usines ?
En-dehors de Bessé-sur-Braye, les deux autres sites concernés sont dans une situation différente : deux offres ont en effet été déposées pour l'usine de Greenfield à Château-Thierry (75 salariés) et une pour celle du Bourray, près du Mans (270 emplois).