Plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont manifesté ces derniers jours contre la réforme des retraites. 2:01
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Maud Descamps, avec S.S, édité par , modifié à
La grève contre la réforme des retraites a impacté de nombreux secteurs, dont ceux de l’hôtellerie, de la restauration et de la culture. La région parisienne a été la plus durement touchée, selon des chiffres obtenus par Europe 1.
INFO EUROPE 1

Après 42 jours de grève contre la réforme des retraites, combien le mouvement social a-t-il coûté à l'économie française ? Si la RATP et la SNCF ont déjà communiqué des estimations - 3 millions d'euros par jour pour la RATP et 20 millions pour la SNCF -, pour d'autres secteurs comme le tourisme ou le commerce, les pertes s'annoncent également importantes. La région parisienne a été, de loin, la plus impactée par les grèves, selon des chiffres obtenus par Europe 1.

Les entreprises très impactées à Paris

Selon les calculs du Medef Paris, les entreprises de Paris et sa région ont dépensé 233 euros par salarié sur 40 jours de grève (soit 8 euros par jour par salarié) pour pouvoir continuer à fonctionner normalement, c'est-à-dire en payant des taxis ou encore des nuits d'hôtel. 18% des entreprises sondées ont ainsi loué un logement pour certains de leurs collaborateurs. 72% ont également aménagé l’organisation du travail et leurs horaires pendant la grève.

531 entreprises ont demandé à bénéficier du régime d’activité partielle

Selon nos informations, 531 entreprises ont demandé à bénéficier du régime d'activité partielle. C'est ce système qui permet d’éviter de licencier quand il y a une baisse d’activité : l’État vient compenser les salaires. Sur 531 entreprises, un quart se trouve en Île-de-France, région la plus durement impactée par la grève. Certains pourront bénéficier d'une réduction d'impôts - si elles peuvent justifier d'une baisse de leur chiffre d'affaire à cause du mouvement -, en plus du report de charges sociales déjà mis en place depuis mi-décembre.

La restauration et l’hôtellerie, secteurs particulièrement touchés

Le secteur de la restauration a également souffert à Paris et en Île-de-France, notamment autour des gares. Les brasseries ont ainsi été particulièrement impactées. "C'est à Paris qu'ils ont le plus souffert, avec -30% de chiffre d'affaires. Plus la structure est petite, plus elle souffre", détaille Laurent Duc, de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH).

Certains hôtels ont également enregistré des baisses pouvant aller jusqu'à -50% certaines semaines de décembre. Les centres commerciaux accusent de leur côté un recul de 2.6% de fréquentation, toujours en décembre. Une baisse qui peut sembler légère, mais les fêtes de fin d’année représentent d’habitude leur plus gros mois de l’année.

A Paris, la culture souffre

Selon nos informations, le Petit Palais, à Paris, enregistre une baisse de fréquentation de 50% au mois de décembre, tout comme le musée Montmartre. Au Grand Palais, c'est 25% d'entrée en moins. Et certains musées ont dû réduire leurs horaires fautes de personnel disponible.

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) estime, selon ses calculs, que la grève coûte 400 millions d'euros par jour à l'économie française, soit plus de 15 milliards d'euros depuis le début du mouvement.