C'est LE dossier industriel emblématique du moment : le plan de suppressions de postes à Belfort chez General Electric. Cette usine, c'est un fleuron de l'industrie française. Elle a été celle d'Alstom pendant des années, avant que le géant français vende sa division électrique à l'Américain. Ça été un traumatisme sur place. D’autant que GE n'a pas tenu ses engagements en matière de créations d'emplois. Du coup, le plan de départs de près de 800 salariés à Belfort créé l'émoi. Les salariés occupent l'usine, même si des discussions acharnées se poursuivent.
Car le ministère de l'Economie veut absolument que Général Electric réduise son plan. Et pour ça, il peut activer deux leviers : "comme le plan de départ est un plan mondial, les Américains ne veulent pas que les Français donnent des idées aux autres pays. Et comme le patron de GE vient d'arriver, il doit réussir à l'appliquer s'il veut lui aussi rester. Il faut donc éteindre l'incendie", affirme-t-on à Paris.
La CGT reste inflexible
Les Américains disent "chiche", mais à une condition. Il faut un accord avec les salariés pour rendre le site plus productif. Il faut donc couper dans les RTT ou dans les primes. Ça permettrait de faire des millions d'euros d'économies par an. Et en échange, selon nos informations, GE accepte de réduire d'environ 200 postes le nombre de départs prévus.
Certains syndicats sont prêts à se laisser tenter. Mais le plus gros sur place, la CGT, le dit sans détour : c'est inacceptable. GE doit retirer son plan. Un refus qui pourrait tout bloquer et ça, ça inquiète Bercy. Sans accord, c'est la pérennité du site qui est en danger, dit-on. Pour tenter d'arrondir les angles, Bruno Le Maire doit avoir en ligne aujourd’hui le patron américain de GE. Ce sera le deuxième coup de fil en trois jours.