Et si le prix de l'eau augmentait à son tour ? Ce serait une mauvaise nouvelle pour des millions de Français, déjà touchés par une hausse des prix, portant l'inflation à 2,8% sur les douze mois de 2021. Ils étaient près de 150.000 jeudi dans les rues de France à protester contre ces augmentations. Cette fois-ci, rien à voir avec la pénurie de matières premières, la faute au manque d'investissements ces dernières années, comme le reconnaît sur Europe 1 Antoine Frérot, le PDG de Véolia. "Il est possible que le prix de l'eau qui a un peu trop baissé au cours des dix dernières années" augmente, affirme-t-il dans La France bouge.
Une augmentation qui aura lieu dans certains territoires
C'est un bien commun qui pourrait voir son prix gonfler. Si "le prix de l'eau a beaucoup diminué depuis dix ans", à l'inverse, les prestations de l'épuration des eaux usées ont augmenté, ce qui pourrait expliquer une probable prochaine hausse du prix de l'eau. Car, lorsqu'un abonné du service d'eau paye sa facture, il paye deux choses : tout d'abord, la distribution de l'eau qui comporte le prélèvement, la potabilisation et l'acheminement jusqu'au domicile, puis, après usage, l'assainissement. "Il y a encore des efforts à faire en matière de traitement des eaux usées notamment si on veut recycler l'eau, mais aussi pour faire face à la rareté", détaille Antoine Frérot.
Pas de lien avec le rapprochement Veolia-Suez
Des infrastructures qui ont besoin d'être entretenues comme l'explique le PDG de Veolia : "Il va falloir, en tout cas, entretenir au mieux le patrimoine qui existe, et ça peut avoir un coût." Cependant, Antoine Frérot préfère rester prudent, ce coût pourrait avoir lieu "dans certains territoires, là où les investissements n'ont pas été assez suffisants" mais "dans les villes, ce ne sera pas le cas".
Par ailleurs, Antoine Frérot affirme que cette hausse potentielle n'a rien à voir avec la lutte homérique qui a mené Veolia à posséder 96% de Suez. Il y a toujours autant de concurrents en France, explique le PDG. "Les activités françaises de Suez, et un peu aussi hors de France, vont rester indépendantes. Vous aurez donc toujours les trois mêmes acteurs en France, plus les autres qui existent." Et d'enfoncer le clou : "Vous aurez la même compétition en France et il n'y aura aucune conséquence sur les prix."
Antoine Frérot était l'invité exceptionnel de la France Bouge vendredi à 13 heures autour d'Elisabeth Assayag et Emmanuel Duteil. Son interview est à retrouver en intégralité dans le son en haut de cet article, ou en cliquant par ici.