Dans moins d'un mois, le prélèvement à la source entrera en vigueur. Pour mieux appréhender ce changement, 66% des entreprises de moins de 250 salariés ont déjà mis en place une préfiguration de la réforme. Il s'agit d'une simulation débutée en octobre et qui affiche sur le bulletin de paie des salariés ce que serait leur salaire net versé sur leur compte en banque si le prélèvement à la source était déjà appliqué. Or, un sondage réalisé en ligne fin novembre et début décembre par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), auprès de 526 dirigeants de PME, révèle que 15% d'entre eux font face à des bugs dans leur expérimentation, soit environ une PME sur six.
La diversité des situations familiales. "Les bugs ne viennent pas de l'employeur, puisqu'il se contente de remonter les données fournies par l'administration fiscale", relève François Asselin, le président de la CPME. "Vous avez des situations familiales qui peuvent se compliquer, et là l'administration n'est pas toujours informée de l'évolution du foyer. Du coup, on constate un taux qui n'est pas en adéquation", détaille-t-il. "Il y a aussi des taux fantaisistes, tout simplement parce qu'un système informatique n'est pas infaillible", pointe-t-il encore.
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Une mission supplémentaire pour l'employeur. Par ailleurs, certains dirigeants d'entreprise estiment désormais endosser vis-à-vis de leurs salariés un rôle qui mériterait une contrepartie. "Lorsqu'un problème se produit, le salarié se demande ce qui se passe, et interroge son employeur. […] C'est une mission supplémentaire qu'il doit assumer. Derrière ce constat, beaucoup d'entrepreneurs se demandent pourquoi ils ne recevraient pas une compensation par rapport à cette prestation qu'ils doivent effectuer en lieu et place de l'administration fiscale, qu'il s'agisse de l'aspect technique ou des conseils aux salariés", poursuit François Asselin.
Des frais supplémentaires. Autres données de ce sondage : 36% des patrons interrogés rapportent que leur prestataire de paie a augmenté ou va augmenter ses tarifs en vue de la mise en place du prélèvement à la source. 18% répondent qu'il ne l'a pas fait, et 46% des patrons ne savent pas répondre à cette question.
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Plus globalement, 37% des patrons se disent "pas très informés" sur le prélèvement à la source, 20% seulement s'estiment "bien préparés", et les 43% restant indiquent avoir "une idée des changements requis". Enfin, 45% des patrons estiment que le prélèvement à la source peut être une difficulté supplémentaire pour embaucher.