Inquiétudes sur les marchés financiers : "les krachs boursiers, on ne les voit pas venir"
Invité de Matthieu Belliard mercredi, Grégori Volokhine, président de Meeschaert Finances et expert à l'ONU, relativise sur Europe 1 la crainte d'un effondrement des marchés financiers en 2019.
Faut-il craindre un "krach boursier" pour 2019 ? En ce début d'année, la menace est relayée par plusieurs articles de presse dans un contexte d'instabilité des marchés financiers, qui ont connu de fortes baisses au mois de décembre . Invité de Matthieu Belliard mercredi, Grégori Volokhine, président de Meeschaert Finances et expert à l'ONU, a relativisé cette perspective en revenant sur l'histoire des crises financières.
Un krach boursier ? "Il n'y en aura pas". "Le fait de poser cette question est déjà le signe qu'il n'y en aura pas", estime l'expert. "Les krachs boursiers, on ne les voit pas venir. Historiquement, on peut se souvenir de 1987, de la bulle internet de 2000 et de la crise des 'subprimes' de 2008. Avant ces trois événements, personne ne pariait qu'on allait avoir un krach", souligne-t-il. "La deuxième chose, c'est qu'avant un krach on a un moment où il y a une bulle qui se forme, avec un certain enthousiasme pour les marchés financiers. Or actuellement, on est loin d'un processus de bulle puisque tout le monde le sait, les marchés ont été très faibles en 2018."
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"Il y a une chose qui m'inquiète beaucoup plus que les marchés boursiers que l'on voit tous les jours, ce sont les compagnies financières ou les marchés financiers non réglementés, en pleine expansion depuis 2008", poursuit Grégori Volokhine. "Il y a toute une finance de l'ombre, qu'on ne voit pas et dont on ne sait pas trop de quoi elle est faite. On parle des 'hedge funds', évidemment. (...) Le risque dans le système aujourd'hui n'est pas dans ce système de marchés financiers, il est plutôt dans ce qui échappe au regard."
"Les banques sont très bien capitalisées en ce moment". Si une crise devait intervenir, elle n'aurait de toute façon pas de conséquences comparables à celle de 2008, qui avait entraîné la crise de la dette , selon le spécialiste. "Les banques sont très bien capitalisées en ce moment. On ne voit pas à court terme de banque qui serait dans le besoin d'un sauvetage", assure Grégori Volokhine. "Aux États-Unis, cela fait deux ans que les taux d'intérêt montent. Dans le cadre d'une forte baisse des marchés, la réserve serait là, certainement, avec les armes nécessaires pour enrayer une chute trop forte."
Interrogé sur les craintes des investisseurs, l'expert se veut rassurant : "une grande partie des dégâts a déjà été fait, au sein de marchés qui anticipent des développements économiques négatifs et une récession". "Vendre aujourd'hui, quand on a peur ou parce que son portefeuille en bourse a baissé de 15 ou 20%, ce n'est pas une bonne chose", estime-t-il. "La peur est toujours mauvaise conseillère. L'adage dit qu'il faut acheter au son du canon et vendre au son du violon. En ce moment, c'est plutôt le son du canon."