3.500 postes supprimés d'ici 2018. EDF n'a "plus les moyens" de projets en solitaire. C'est ce qu'a affirmé Jean-Bernard Levy, son PDG, dans dans un entretien paru dans le Journal Du Dimanche. "Le marché de l'électricité ne croît pas et la concurrence s'accélère", remarque-t-il dans cet entretien, trois jours après l'annonce de la suppression de 5% des effectifs d'EDF, soit 3.350 postes d'ici à 2018, sans licenciement toutefois. "L'an passé, nous avons perdu 30% de nos parts de marché sur le marché des entreprises. Et nous ne leur vendons plus l'électricité à des tarifs réglementés, mais à des prix de marché nettement inférieurs. C'est un changement radical. Nous devons nous adapter à ce nouveau monde. EDF doit être agile et économe pour assumer ses ambitions", poursuit Jean-Bernard Levy dans l'entretien.
La fin du monopole. Les annonces de suppressions de postes ont provoqué une vive réaction des syndicats, qui ont appelé à la grève. Force Ouvrière s'est alarmée du "jeu de massacre" autour d'EDF, "au bord de la rupture", dans une lettre ouverte au président de la République, alors que l'Etat détient quelque 85% de l'électricien. Jean-Bernard Levy s'inscrit en faux contre cette notion : "EDF est en bonne santé et nous restons le premier investisseur de France. Mais la fin du monopole est bien réelle et nous devons résister à la concurrence".
"Nous n'avons plus les moyens de construire seuls". "Notre dette est élevée et nous devons faire des arbitrages sur nos activités futures. Nous n'avons plus les moyens de tout garder à l'étranger ou de tout construire seuls", dit-il encore, justifiant aussi la vente de "certains actifs non stratégiques" par la nécessité de "financer notre développement". Dans ce contexte, il défend aussi dans l'entretien le rachat de la branche réacteurs d'Areva, Areva NP, dont la santé "est essentielle pour EDF. C'est une société rentable et la somme en jeu, un peu plus d'un milliard d'euros après la revente de parts minoritaires à des partenaires, est sans commune mesure au regard de la compétitivité du parc nucléaire français".