Un droit de retrait après un accident de TER, un mouvement de grève sur l'axe Atlantique : les vacances de la Toussaint ont été particulièrement agitées pour la SNCF. C'est dans ce contexte social brûlant que Jean-Pierre Farandou a succédé le 1er novembre à Guillaume Pépy. Dans une interview accordée au Journal du dimanche, le nouveau président de la SNCF a assuré vouloir "renouer le fil" avec les syndicats. "Cette agitation témoigne de la préoccupation des salariés. Je l’entends. Quant aux organisations syndicales, elles estiment que le dialogue social est insuffisant. Je veux renouer le fil", a déclaré Jean-Pierre Farandou.
"Il ne peut pas y avoir un bon service aux clients s’il n’y a pas une paix sociale dans l’entreprise. Je vais voir au plus vite chacune des quatre organisations représentatives. Ce mot, ' représentatif ', a du sens pour moi", a-t-il poursuivi.
"Je veux ramener de l'apaisement"
Dans cette première interview depuis sa prise de fonctions, Jean-Pierre Farandou multiplie les signaux envers les salariés. "À court terme, je veux ramener de l’apaisement et de la sérénité dans l’entreprise. Je suis convaincu que le projet de long terme que j’appelle 'la transition ferroviaire' est aussi une partie de la solution. Je veux redonner une perspective, une vision claire de l’avenir à tous les cheminots. Je veux construire ce projet de nouvelle SNCF avec les salariés et leurs organisations syndicales", certifie-t-il.
Jean-Pierre Farandou se montre tout de même ferme sur les récents mouvement sociaux, tout comme son prédecesseur. "Le droit de retrait est régi par des règles très précises. Je considère qu’il y a eu un exercice illégitime et généralisé de ce droit, surtout quand on voit qu’il concerne des conducteurs qui n’étaient pas sur le même type d’engins. (...) La grève est toujours un échec. Et cet échec a un coût économique mais impacte aussi la vie quotidienne des Français. J’espère que tout le monde l’a en tête", estime-t-il.
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Réduire les files d'attente aux guichets
Le nouveau président de la SNCF a également esquissé l'une de ses premières mesures concrètes, à savoir la réduction des files d'attente aux guichets. "Il ne faut pas que l’effort de productivité se fasse au détriment des attentes des clients. Je pense par exemple aux files d’attente aux guichets. Je vais donner la consigne qu’au plus tard à l’été prochain la durée maximale des queues aux guichets ne dépasse plus trente minutes. Cela veut dire que j’accepte que l’on mette plus de personnel au guichet. Il n’y a pas de magie", déclare Jean-Pierre Farandou.