La reprise reste fragile. La Banque de France a relevé de 0,2 point jeudi sa prévision de hausse du PIB pour 2018 à 1,9%, mais abaissé celle de 2019 à 1,7% (-0,1). Le gouvernement table pour sa part officiellement sur une croissance de 1,7% par an au cours de la période 2018-2020. La révision à la hausse de sa prévision pour 2018 "traduit un élan passé très fort", explique la Banque de France dans un communiqué. L'Hexagone a en effet enregistré une croissance de 2% l'an dernier, selon l'Insee, et l'"acquis de croissance" - c'est-à-dire le niveau que le PIB atteindrait si l'activité stagnait d'ici à la fin de l'année - est d'ores et déjà de 0,9%.
Consommation des ménages. La demande intérieure devrait rester dynamique, avec une accélération de la consommation des ménages liée à "la bonne tenue de l'emploi et au redressement des salaires", ainsi qu'aux mesures fiscales soutenant à partir de fin 2018 le pouvoir d'achat. L'investissement des entreprises devrait pour sa part se modérer "graduellement", mais rester "soutenu par la vigueur de l'activité et le niveau relativement bas des taux d'intérêt". Par ailleurs, "il est attendu un fort rebond de la croissance des exportations", qui "resteraient soutenues par le dynamisme de la demande mondiale".
Demande mondiale moins vigoureuse. De fait, la contribution du commerce extérieur, point noir de l'économie française, devrait être "nettement positive en 2018", anticipe l'institution. Les exportations devraient ralentir ensuite en raison d'"un environnement extérieur moins favorable", avec l'effet retardé de l'appréciation récente du taux de change (euro/dollar) et la demande mondiale moins vigoureuse. En 2019, l'investissement lui aussi devrait continuer à ralentir, après avoir atteint un "pic" en 2017. De fait, la croissance encore fléchir en 2019 et 2020, mais elle se maintiendrait à un "rythme supérieur à la croissance potentielle", estimée actuellement autour de 1,3%-1,4%. Du côté de l'emploi, la Banque de France estime que le taux de chômage devrait atteindre 7,9% au dernier trimestre 2020, ce qui constituerait son plus bas niveau depuis fin 2008.