La Bundesbank s'est inquiétée jeudi d'un risque de "guerre commerciale" pouvant nuire aux perspectives de croissance économique dans le monde, à quelques jours d'une réunion du Fonds monétaire international (FMI) à Washington. S'il y a des signes montrant que la croissance mondiale, encore molle, est en train de gagner en vigueur, la suite du mouvement va dépendre du cadre dans lequel doit évoluer le commerce international, estime la Bundesbank.
Inquiétude autour du "repli sur soi". "Dans ce contexte, je m'inquiète des tendances montantes au repli sur soi qui comprennent le risque de se développer en guerre commerciale", a déclaré Andreas Dombret, membre du directoire de la Banque fédérale allemande, lors d'un point avec la presse à Francfort.
L'Allemagne, dont l'économie dépend fortement de ses exportations et qui préside en 2017 le G20 des grands pays industriels de la planète, veut souligner le risque majeur que constitue la montée du protectionnisme pour l'économie mondiale. "Le libre-échange comporte des effets positifs pour la croissance et augmente le bien-être de tous. L'expérience montre que le cloisonnement économique a toujours constitué un frein pour l'économie", a ajouté Andreas Dombret.
Lutte contre le protectionnisme. Lundi dernier, les responsables de trois des plus grandes organisations économiques mondiales, le FMI, l'OMC et l'OCDE, ainsi que l'Allemagne, tous réunis à Berlin, ont promis de lutter contre le protectionnisme, au moment où l'administration Trump brandit son slogan "l'Amérique d'abord" et menace d'instaurer des taxes douanières aux États-Unis.
Après avoir retiré mi-mars à Baden-Baden en Allemagne de leur déclaration commune toute référence à la lutte contre le protectionnisme, sous l'influence des États-Unis, les grands argentiers des pays du G20 doivent se retrouver de nouveau les 20 et 21 avril à Washington, à l'occasion de la réunion de printemps du FMI et de la Banque mondiale.