Les pratiques des banques françaises sont dans le viseur des associations de consommateurs. Font-elles trop de profits sur le dos de leurs clients dans le rouge ? L'UFC-Que Choisir interpelle le gouvernement et lui demande d'intervenir pour contrôler les excès en matières de frais bancaires, y compris les frais d'incidents qui s'appliquent en cas de rejet de prélèvement, par exemple.
Il s'agit des frais qui sont prélevés lorsqu'un opérateur comme EDF ou votre opérateur téléphonique prélève le montant de votre facture sur votre compte, mais que celui-ci est refusé par votre banque faute de réserves suffisantes. Et la France est la championne d'Europe. En Hexagone, les frais bancaires sont plafonnés à 20 euros par prélèvement refusé. À titre de comparaison, c'est 17 fois plus qu'en Allemagne et huit fois plus qu'en Italie.
Jusqu'à un milliard d'euros d'économies annuelles ?
Pour l'UFC-Que Choisir, il est urgent que le gouvernement s'empare du sujet pour limiter ses frais. "Si on baissait simplement ces tarifs pour les faire correspondre à huit euros, ce qui est le montant de la commission d'intervention qui est un autre frais d'incident bancaire, les consommateurs pourraient économiser jusqu'à un milliard d'euros tous les ans", explique Mathieu Robin. "Cela maintiendrait la France au rang des pays où ces frais seraient les plus élevés, puisqu'on serait encore au-delà des tarifs qui sont pratiqués en Belgique, en Espagne ou en Italie, tout en permettant justement aux consommateurs d'avoir du pouvoir d'achat supplémentaire dans cette période de crise très importante."
L'association de défense des consommateurs a calculé la durée moyenne des interventions faites par une banque en cas de rejet de prélèvement. Elle s'avère être inférieure à 1 minute 30 - soit une intervention très courte facturée... très cher. Des opérations sur lesquelles les banques font donc de très grosses marges, très précisément aux alentours de 86%, comme le souligne UFC-Que Choisir.