Les représentants syndicats d'Alstom sont inquiets. Un rapprochement des activités ferroviaires du groupe français et de Siemens est "une nécessité" pour lutter contre la concurrence chinoise, mais il "inquiète" car "il y aura de la casse sociale à moyen terme", estime mardi la CFE-CGC d'Alstom, premier syndicat du groupe.
"Choix de sophiste". Alors qu'une fusion Alstom-Siemens pourrait être officialisée dans la journée de mardi, le syndicat évoque "un choix de sophiste : on ne peut pas rester en l'état et on sait que ça ne se fera pas sans casse", explique son représentant Claude Mandart. "La consolidation est une nécessité pour lutter contre le mastodonte chinois (CRRC Corp, NDLR), qui est deux à trois fois plus gros que nous", dit-il.
"Choc frontal" avec Siemens. "Et en même temps, on est inquiet car on est en choc frontal avec Siemens sur toutes nos activités : très grande vitesse, signalisation, trains régionaux, métros, tramways…", poursuit Claude Mandart. Or "des synergies vont être trouvées, c'est d'ailleurs tout l'intérêt de l'opération, donc il y aura malheureusement de la casse sociale à moyen terme, c'est incontournable", selon le représentant CFE-CGC. Il souligne que "tôt ou tard celui qui absorbe reprend la stratégie", convaincu par ailleurs que "les Allemands savent mieux protéger leur industrie que les Français".
La majorité pour l'Allemand ? Pour Philippe Pillot (FO, quatrième syndicat), l'opération représente également "à la fois une solution et un problème". "On est plein d'interrogations", confie-t-il, car à un mariage, "si on arrive tous avec les meubles de la grand-mère, à un moment donné on n'arrivera pas à tout mettre dans la maison. Forcément il y aura des doublons". "On est très très inquiets", car "dans une fusion, il y a toujours un gagnant et un perdant", a pour sa part réagi Daniel Dreger (CGT, deuxième syndicat) en souhaitant que Siemens "n'ait pas 51%" et que l'Etat "prenne les actions" actuellement prêtées par Bouygues, soit 20% du capital d'Alstom.